« Les compteurs à lait sont des outils de gestion des brebis et des rations »
Ils représentent un investissement important et sont présents dans seulement 3 % des élevages ovins lait. Pourtant les compteurs à lait individuels collectent de nombreuses données qui vont aider à la gestion du troupeau. L’Idele et l’Inrae se sont intéressés au potentiel technicoéconomique de ces installations.
Ils représentent un investissement important et sont présents dans seulement 3 % des élevages ovins lait. Pourtant les compteurs à lait individuels collectent de nombreuses données qui vont aider à la gestion du troupeau. L’Idele et l’Inrae se sont intéressés au potentiel technicoéconomique de ces installations.
Seuls 3,2 % des éleveurs de brebis laitières sont équipés de compteurs à lait et 19,1 % envisageraient de s’équiper à court ou moyen terme. Ces données sont issues d’une enquête nationale (1) réalisée par l’Institut de l’élevage (Idele) en 2023, parmi 125 éleveurs ovins lait.
En partenariat avec le Comité national des brebis laitières (CNBL), le service élevage de la Confédération générale de roquefort, Unotec et Inrae, l’Idele a organisé une journée thématique « Numérique en élevage ovin lait : quels apports des compteurs à lait pour les éleveurs et le conseil ? ».
Échanges et discussions autour des compteurs à lait
Organisée le 13 mars en Aveyron, cette journée riche en échanges a réuni trente participants, éleveurs, techniciens et conseillers. Le début de la matinée était consacré à une présentation des travaux en cours à Idele sur TechCare.
Ce projet de recherche vise à valoriser les données de compteurs à lait individuels en ferme. TechCare s’intéresse également à un dispositif de pesons de tank connectés, en lien avec des observations de bien-être animal (variation de production, stress thermique…).
Un suivi de dix élevages dans l’Aveyron
Ce travail exploratoire réalisé avec la ferme du lycée agricole de Saint-Affrique, va se poursuivre avec le CNBL et dix élevages aveyronnais équipés de compteurs à lait individuels, de capteurs d’ambiance en bergerie et de stations météo.
La suite de la matinée a laissé place à des échanges intéressants entre éleveurs et techniciens, partageant leurs expériences, attentes et questionnements sur les coûts, bénéfices et avantages du numérique en élevage ovin lait. Les participants ont exprimé leurs points de vue sur l’usage d’outils numériques en élevage, notamment sur les bénéfices que les éleveurs peuvent retirer de l’usage des compteurs à lait en salle de traite.
Une ration plus ajustée à la brebis
« Cela reste un investissement important, mais nous y trouvons aussi un avantage économique dans la gestion des rations et des lots de brebis », témoigne une éleveuse. Pour un autre éleveur, il n’y a pas vraiment d’économie sur le volume d’aliment, mais cela permet une meilleure répartition en fonction des productions des brebis : « On distribue autant qu’avant, mais on distribue mieux. »
Si ce type d’équipement génère beaucoup de données, leur valorisation reste à développer pour informer au mieux les éleveurs avec des logiciels adaptés aux productions des brebis et des indicateurs pertinents. C’est aussi un sujet d’intérêt pour les organismes de conseil qui rappellent qu’un des enjeux est aussi celui de l’interopérabilité avec les outils existants. Cela faciliterait le traitement et la valorisation des données fiables dans le cadre d’un appui technique.
Une visite d’exploitation connectée
L’après-midi a été consacrée à la visite d’un élevage avec installation de traite rotative équipée de compteurs à lait électronique agréé Icar (organisme certificateur du matériel d’identification des animaux de rente), capteurs d’ambiance en bergerie et station météo, pailleuse automatique.
Cette visite a été l’occasion d’une présentation de l’équipement par Jean-Louis Poulet (Idele) en salle de traite et de discussions autour du choix, de la mise en place, des enjeux d’entretien et de nettoyage de ce type d’équipement pour en assurer un bon fonctionnement et la calibration.
Agrément Icar et réglages validés tous les ans
Un compteur à lait en ferme doit être agréé par Icar, sinon il s’agit simplement d’un indicateur de production. Le compteur à lait permet la mesure de la production individuelle par traite et la prise d’un échantillon représentatif de la totalité de la traite de la brebis. Le montage et les réglages d’un tel dispositif doivent être validés par un technicien agréé pour la vérification (TAV) et il est important de les contrôler tous les ans, notamment dans le cadre d’un usage pour le contrôle laitier.
Il est nécessaire de garantir l’intégrité et le montage correct des compteurs pour un bon fonctionnement, associé à un
nettoyage
régulier et adapté à la configuration de l’équipement et un entretien suivi. Des contrôles réguliers sont conseillés avec un TAV.
De prochains ateliers seront organisés en 2024 et 2025 sur la thématique « Numérique en élevage ovin laitier ». À suivre !