DOSSIER
Les circuits courts jouent collectif
Les points de vente de produits fermiers ne sont plus de simples magasins. Internet a changé les habitudes des consommateurs et les agriculteurs se sont adaptés.
Récompensée par un grand prix de l’innovation de la ville de Paris décerné en décembre 2013, La ruche qui dit oui! facilite les relations directes entre producteurs et consommateurs, par le biais de commandes effectuées sur internet. Lancé il y a trois ans, le concept a séduit 60 000 membres et 2 000 producteurs à ce jour. Le coût de l’adhésion est nul et le consommateur ne s’engage pas, à la différence des Amap.
Les points de vente collectifs sont désormais virtuels. La formule a évolué depuis 1978, où elle est apparue près de Lyon, grand bassin de consommation, sous le nom d’« uniferme ». Une dizaine d’agriculteurs de productions différentes décident de s’associer pour vendre en circuit court. Depuis, il y a eu l’ouverture de beaucoup d’autres points de vente, souvent installés à proximité d’une grande surface en accord avec celle-ci.
L’avantage de se réunir pour créer une telle entité est de pouvoir mutualiser les investissements et le travail lié à la préparation et la livraison des aliments. Le fait d’associer plusieurs productions répond à une demande du consommateur. Cela permet de satisfaire une clientèle friande de diversité et de nouveaux produits. Pour le client, les prix ne sont pas plus élevés qu’en grande surface car les producteurs suppriment les intermédiaires et réduisent les distances parcourues.
Pour fidéliser une clientèle, sans forcément passer de contrat avec elle, les exemples d’initiatives sont nombreuses.
En général, la clé du succès repose sur une identification forte du territoire, liaison entre les
producteurs qui peuvent créer une marque collective. Pour asseoir cette identité, les producteurs organisent souvent en complément des journées portes ouvertes à la ferme avec des dégustations.
D’après une étude de l’Institut de l’élevage, la tendance observée en circuit court va vers le regroupement en un lieu donné d’un maximum de références, proposant à la vente une gamme de produits variés. Certains points de vente gérés par des agriculteurs ont ainsi plus de mille références produits, ouverts six jours sur sept et sur des tranches horaires importantes. Autre
façon de retenir le consommateur, lui faciliter la vie. Terroirs sur la route, Cuma localisée dans les Pays de la Loire, a investi dans un véhicule frigorifique. Au départ, la coopérative avait pensé à investir dans un local commun puis elle a opté pour un camion, beaucoup moins cher, avec sept points de livraison, ce qui permet de se rapprocher des clients.
Autre exemple, les producteurs d’Agrilocal, qui ont choisi de fournir la restauration collective, car les cantines sont de plus en plus en demande de produits locaux.
La suite dans Pâtre janvier 2014