Les chambres d’agriculture proposent des pistes pour sortir de la crise
L’APCA vient d’éditer deux documents dans laquelle elle donne des pistes de redressement à court et moyen terme de l’agriculture française.
L’APCA vient d’éditer deux documents dans laquelle elle donne des pistes de redressement à court et moyen terme de l’agriculture française.
Les chambres d’agriculture ont rédigé un document pour soutenir à court terme les exploitations touchées. Car si la chaîne agroalimentaire a globalement tenu, certains secteurs agricoles subissent des répercussions fortes comme l’horticulture, les pépinières, la viticulture, les pommes de terre, l’agritourisme ou les centres équestres… Pour l’agritourisme par exemple, un tiers des exploitations connait une perte mensuelle supérieure à 5 000 euros. Les chambres d’agriculture demandent ainsi des mesures générales (exonérations ou reports de charges, possibilités d’étalement de la dette et de renforcement de la trésorerie par des prêts garantis…) mais aussi des mesures plus spécifiques.
A plus long terme, les chambres d’agriculture veulent répondre aux attentes de la société de reconquérir la souveraineté alimentaire et relocaliser la production. Sébastien Windsor, le président de l’Assemblée permanente des chambres d'agriculture, rappelle par exemple que les drives fermiers ont connu un bond de 400 % de leur chiffre d’affaires. Pour développer cette agriculture de proximité, les chambres d’agriculture veulent ainsi modifier les règles de la commande publique pour permettre d’y introduire des critères de proximité dans les approvisionnements. « C’est quand même antinomique de vouloir des produits locaux et d’être obligé de détourner les appels d’offre publique pour pouvoir juste mettre un critère de proximité », commente Sébastien Windsor. Pour promouvoir une territorialisation des approvisionnements alimentaires, l’APCA veut déployer les projets agricoles et alimentaires territoriaux en lien étroit avec les producteurs locaux. Les chambres d’agriculture veulent aussi insérer les visites de fermes dans les programmes scolaires. « Nous voulons montrer qu’une ferme n’est pas un endroit où il y a une vache et deux canards mais que c’est l’endroit où l'on produit son alimentation », détaille le président.
Pour promouvoir les circuits courts et les produits fermiers, l’APCA invite les collectivités locales à prêter des locaux inutilisés pour la vente et la distribution des produits. Les chambres d’agricultures demandent aussi que les grandes surfaces référencent davantage les produits fermiers dans leurs enseignes. « Nous voulons accompagner et pérenniser les changements de comportements des Français », indique Sébastien Windsor en appelant à décliner ce plan dans chaque région et chaque territoire. L’agriculture se présente aussi comme une opportunité d’emplois salariés dans une France qui risque d’être davantage touchée par le chômage.