Cinéma
Les brebis, stars du grand écran
Cinéma
Cet hiver, le grand écran met les petits ruminants à l’honneur avec deux films
sur des éleveurs ovins. Sweetgrass partage la dernière transhumance d’un troupeau américain
de 3 000 têtes.
Sweet grass
©
production
Le dernier western américain ne raconte pas une histoire de cow-boys mais celle de bergers, les derniers des Etats-Unis. Lawrence Allestad et son jeune cousin accompagnent un troupeau de plus de 3 000 brebis et agneaux mérinos vers les pâturages en haut des montagnes du Montana, au Nord-Est du pays.
Filmé au plus près des bêtes et des hommes, Sweetgrass révèle la vie des derniers bergers américains. Cinq semaines sont nécessaires aux hommes, aux chiens, aux chevaux et aux moutons pour parcourir, à pied et à pattes, les 250 kilomètres qui séparent le ranch des sommets d’Absaroka-Beartooth.
Par ce long cheminement, les bergers perpétuent une tradition transmise de génération en génération depuis que la famille d’origine norvégienne a conquis ces terres délaissées du Far-West. Malgré la beauté des paysages, le travail là-haut reste rude et la solitude pèse. Ces authentiques cowboys jurent après leurs bêtes et pleurent même parfois.
POÉSIE MÉLANCOLIQUE
Le film a été réalisé par Lucien Castaing- Taylor, un professeur d’ethnographie de la célèbre université de Harvard à Boston. Il s’attache à montrer avec mélancolie l’attachement des hommes et des bêtes. En suivant les bergers pendant trois étés, il est devenu l’un des leurs et a fait oublier sa caméra. Revenu avec plus de 200 heures de pellicules, le cinéaste anthropologue a réalisé un film poétique où « les bergers se reconnaissent vraiment comme bergers, pas comme des stéréotypes ». Ce documentaire sans commentaire ne se limite pas à la perspective des hommes. « En me mettant à la hauteur des moutons, j’ai aussi voulu montrer ce qu’est être une brebis » explique Lucien Castaing-Taylor.
Ce sentiment de proximité avec l’animal est renforcé par des prises de sons réalisés grâce à des micros placés sur les bêtes et les hommes. Quand des milliers de brebis envahissent l’écran, on devient presque l’une d’entre elles et on tremble aussi quand le loup et le grizzly rodent autour du troupeau. Ce film-documentaire a rencontré un succès inattendu aux États-Unis en engrangeant plus de 200 000 dollars de recettes. Ce western moderne et non productiviste pourrait aussi séduire les éleveurs français qui trouveront là un intéressant reportage sur les techniques d’Outre-Atlantique.
Sortie le 14 décembreLa lutte paysanne en images
Vous n’étiez pas au Larzac dans les années soixante-dix ? Ce n’est pas grave. Le film de Christian Rouaud Tous au Larzac nous raconte en détail la lutte des paysans pour leur survie. Le documentaire de près de deux heures mixent témoignages et images d’archives pour nous expliquer comment les éleveurs de « ce pays déshérité » ont refusé d’être expropriés pour l’agrandissement d’un camp militaire.
Tenaces, les paysans respecteront leur engagement de ne jamais céder la terre. Unis pour la sauver, les acteurs improvisés de la lutte se sont révélés être des organisateurs qui ont su décuplé leur force en médiatisant leurs actions.Toujours non violente, souvent inventive, leur mobilisation résistante a pris la forme de manifestations, de marches pacifiques, d’occupations des fermes ou de vastes rassemblements à la Woodstock attirant près de 100000 personnes sur le plateau. Émouvant et drôle, ce film nous fait vibrer au rythme des avancées et doutes de Léon Maillé, Marizette Tarlier, Michel Courtin ou José Bové. Les images restent gaies malgré les enjeux potentiellement dramatiques de ce conflit qui dura dix ans, de 1971 à 1981.
Sortie le 23 novembre
Filmé au plus près des bêtes et des hommes, Sweetgrass révèle la vie des derniers bergers américains. Cinq semaines sont nécessaires aux hommes, aux chiens, aux chevaux et aux moutons pour parcourir, à pied et à pattes, les 250 kilomètres qui séparent le ranch des sommets d’Absaroka-Beartooth.
Par ce long cheminement, les bergers perpétuent une tradition transmise de génération en génération depuis que la famille d’origine norvégienne a conquis ces terres délaissées du Far-West. Malgré la beauté des paysages, le travail là-haut reste rude et la solitude pèse. Ces authentiques cowboys jurent après leurs bêtes et pleurent même parfois.
POÉSIE MÉLANCOLIQUE
Le film a été réalisé par Lucien Castaing- Taylor, un professeur d’ethnographie de la célèbre université de Harvard à Boston. Il s’attache à montrer avec mélancolie l’attachement des hommes et des bêtes. En suivant les bergers pendant trois étés, il est devenu l’un des leurs et a fait oublier sa caméra. Revenu avec plus de 200 heures de pellicules, le cinéaste anthropologue a réalisé un film poétique où « les bergers se reconnaissent vraiment comme bergers, pas comme des stéréotypes ». Ce documentaire sans commentaire ne se limite pas à la perspective des hommes. « En me mettant à la hauteur des moutons, j’ai aussi voulu montrer ce qu’est être une brebis » explique Lucien Castaing-Taylor.
Ce sentiment de proximité avec l’animal est renforcé par des prises de sons réalisés grâce à des micros placés sur les bêtes et les hommes. Quand des milliers de brebis envahissent l’écran, on devient presque l’une d’entre elles et on tremble aussi quand le loup et le grizzly rodent autour du troupeau. Ce film-documentaire a rencontré un succès inattendu aux États-Unis en engrangeant plus de 200 000 dollars de recettes. Ce western moderne et non productiviste pourrait aussi séduire les éleveurs français qui trouveront là un intéressant reportage sur les techniques d’Outre-Atlantique.
Sortie le 14 décembreLa lutte paysanne en images
Vous n’étiez pas au Larzac dans les années soixante-dix ? Ce n’est pas grave. Le film de Christian Rouaud Tous au Larzac nous raconte en détail la lutte des paysans pour leur survie. Le documentaire de près de deux heures mixent témoignages et images d’archives pour nous expliquer comment les éleveurs de « ce pays déshérité » ont refusé d’être expropriés pour l’agrandissement d’un camp militaire.
Tenaces, les paysans respecteront leur engagement de ne jamais céder la terre. Unis pour la sauver, les acteurs improvisés de la lutte se sont révélés être des organisateurs qui ont su décuplé leur force en médiatisant leurs actions.Toujours non violente, souvent inventive, leur mobilisation résistante a pris la forme de manifestations, de marches pacifiques, d’occupations des fermes ou de vastes rassemblements à la Woodstock attirant près de 100000 personnes sur le plateau. Émouvant et drôle, ce film nous fait vibrer au rythme des avancées et doutes de Léon Maillé, Marizette Tarlier, Michel Courtin ou José Bové. Les images restent gaies malgré les enjeux potentiellement dramatiques de ce conflit qui dura dix ans, de 1971 à 1981.
Sortie le 23 novembre