Le Plan loup à marche forcée
Le Plan d’action national sur le loup présente des avancées pour l'animal comme pour les éleveurs. Qui se sentent malgré tout lésés.

Du 8 au 29 janvier, le Plan national d’action loup 2018-2023 était en consultation auprès du public. La dernière réunion organisée par les ministères de l’Agriculture et de la Transition écologique, le 12 décembre à Lyon, avait eu pour but de présenter la version finale du Plan aux différentes parties opposées dans ce conflit. Les représentants des éleveurs avaient jugé largement insuffisantes les modifications apportées depuis la dernière relecture. Ils avaient donc décidé de boycotter cette séance. Leur absence, bien que remarquée, n’a pas empêché les membres du gouvernement d’avancer sur le dossier, avec cet argument qu’on ne pourrait de toute façon pas aboutir à un compromis mettant tout le monde d’accord. De fait, le 8 janvier, la version finale du Plan loup a été placée en consultation publique jusqu’au 29 janvier, avant d’être publiée début février. Chez les éleveurs, le mécontentement est à son paroxysme. Dans l’Aveyron, les éleveurs et la préfecture avaient entamé un dialogue constructif, avec comme solides fondations, le rapport de l’Inra sur l’impact de la prédation sur l’élevage ovin.
Les éleveurs se retrouvent encore une fois menottés
Cette étude n’a pas été prise en compte dans le Plan national d’action, comme le rappelle François Giacobbi, référent loup de la FDSEA de l’Aveyron. Les syndicats agricoles déplorent que leurs revendications n’aient été que très partiellement entendues. Pour eux, la conditionnalité des aides ne devrait pas exister puisque, dans certaines régions, l'installation des mesures de protection est très difficile et inefficace. « L’obligation de se protéger doit être mise en place avec les éleveurs qui souhaitent continuer à bénéficier du système d’indemnisation en cas de dommage », annonce Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique. Malgré une ouverture sur le droit à l’éleveur de faire des tirs de défense simple, cela reste limité et contraint par des conditions restrictives. Les éleveurs se retrouvent encore une fois menottés face au grand prédateur, avec des mesures plus vaporeuses qu’efficaces.