Le pâturage des pelouses subalpines préserve leur biodiversité
Des chercheurs du CNRS et de l’Inra ont analysé les conséquences à long terme des dépôts azotés sur la biodiversité végétale des prairies subalpines des Pyrénées. Les chercheurs ont compilé plus de 550 relevés floristiques réalisés depuis les années 1950 puis ils ont re-échantillonné une quarantaine de ces sites situés entre 1 400 et 2 300 mètres d’altitude. L’analyse de ces données révèle que l’accumulation d’azote exogène a modifié de manière significative la composition des prairies d’altitude. « Alors que nous nous attendions à une diminution du nombre d’espèces avec l’accroissement des dépôts azotés, nous avons observé que leur richesse spécifique a en moyenne augmenté d’un tiers en l’espace de 60 ans », constate André Pornon, enseignant-chercheur au laboratoire Évolution et diversité biologique à l’université de Toulouse. Selon les chercheurs, le pâturage des prairies subalpines pyrénéennes par les troupeaux préserverait ces milieux naturels de l’eutrophisation. « En consommant les plantes herbacées, les herbivores exportent à la fois la matière végétale et l’azote qu’elle contient, ce qui devrait limiter son accumulation dans l’écosystème », explique André Pornon.