Le pastoralisme est-il agro-écologique ?
L’Association française de pastoralisme a organisé un riche débat pour positionner le pastoralisme vis-à-vis du très actuel concept de l’agro-écologie.
L’amphithéâtre était complet ce jeudi 19 novembre 2015 à Montpellier Supagro pour le séminaire de l’Association française de pastoralisme. L’objectif de cette journée était « de réunir une diversité d’acteurs autour du pastoralisme et de l’agro-écologie » a précisé Magali Jouven, enseignante-chercheuse à Montpellier Supagro et directrice scientifique de ce séminaire.
Recherche d’efficience autant que de productivité
Défini dans les années soixante-dix comme des « agrosystèmes qui sont à la fois productifs, économes en ressources naturelles, socialement justes et économiquement viables », le concept de l’agro-écologie est redevenu très actuel. Les systèmes pastoraux peuvent-ils prétendre à ces fondements ? Pour Laurent Garde du Cerpam, les systèmes pastoraux sont dotés de nombreux atouts favorables à ce principe. Ce sont de systèmes qui doivent « faire avec » les milieux naturels, ils utilisent des espaces-ressources hétérogènes, « ils recherchent avant tout l’efficience plutôt que la productivité » et ils ont une certaine capacité d’adaptation, ne serait-ce que par la diversité des systèmes pastoraux existants.
Des brebis dans les bruyères et dans les vignes
Les zones de callunes, bruyères, molinies, ronces et même fougères sont ainsi intégrées au calendrier de pâturage de Cédric Deguillaume, éleveur d’ovins viande et producteur de myrtilles depuis huit ans dans le Limousin, « au pays de la bruyère », venu témoigner de l’évolution de sa ferme. En participant au groupe d’échanges et de partage des savoirs sur l’amélioration de l’autonomie et de l’économie (groupe animé par le Civam), il a mis progressivement en place une gestion fine de son pâturage en utilisant les ressources pastorales à disposition.
Ce premier séminaire sur le pastoralisme et l’agro-écologie a permis d’apporter des pistes de réflexion et des suggestions d’évolution. Parmi le public, des viticulteurs associant des troupeaux pour gérer l’enherbement de leurs vignes, ont aussi appelé à intégrer davantage de collectifs et à élargir les visions.