Le pastoralisme en lutte contre les méga-feux
Le Cerpam(1) démontre que les pratiques pastorales contribuent à lutter contre les feux de forêts.

Le terme méga-feu a fait son entrée dans le langage courant. En effet, nous avons tous en mémoire les incendies incontrôlables de ces dernières années, au Portugal, en Grèce et en Californie. Derniers en date, les méga-feux australiens, déclarés en septembre 2019 et maîtrisés seulement à la mi-février de cette année, ont causé la destruction de 10 millions d’hectares de végétation et provoqué la mort de 33 personnes. Chaque année en France, l’été aussi compte son lot d’incendies, plus ou moins graves, plus ou moins vite neutralisés.
Les troupeaux consomment le combustible
Dans une publication du 2 février, le Cerpam expose en détail les bénéfices qu’apporte le pastoralisme à la lutte contre les feux de forêts. En effet, les Américains et les Portugais ont encouragé l’installation d’éleveurs ovins et caprins dans les zones à risques. Par ailleurs, une étude de l’université de Barcelone, datant de 2018, montre l’évolution des risques d’apparitions d’incendie sur le pourtour méditerranéen, en fonction des augmentations températures globales. La situation n’est pas amenée à s’améliorer dans les prochaines années. Or, depuis les années 80, les pratiques pastorales sont connues pour participer activement à la lutte contre les incendies de forêts. Le Cerpam et la chambre régionale de Languedoc-Roussillon ont conduit de nombreuses études de terrain. Les troupeaux, qu’ils soient ovins, caprins ou bovins, contribuent au débroussaillage et à l’entretien des bois et forêts. Leur passage modèle la végétation qui présente alors une discontinuité qui permet de freiner et limiter la propagation d’un feu tout en facilitant l’accès aux pompiers. Les animaux vont en effet briser la « continuité horizontale », c’est-à-dire en éclaircissant les buissons et broussailles et la « continuité verticale » en se nourrissant des jeunes pousses d’arbres qui ne viendront pas étoffer la zone.