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Le contrôle de performances pour tous

L’enregistrement des agneaux et de leur pesée reste l’outil le plus fiable pour choisir ses brebis à mettre à la réforme ou à la reproduction. Encore trop peu diffusé, le contrôle de performances est pourtant nécessaire pour l’amélioration génétique des animaux et le suivi rationnel de tout troupeau reproducteur.

© D. Hardy

Les éleveurs sélectionneurs sont convaincus de l’intérêt du contrôle de performances. Pourtant, tous les éleveurs gagneraient à utiliser le contrôle de performances même dans sa formule la plus simple sans pesée.

En France, seulement 8,3 % des brebis sont suivies en contrôle de performances. C’est une proportion deux fois moindre qu’en élevage bovin allaitant où 15 % des vaches sont contrôlées. Et c’est beaucoup moins qu’en élevage laitier où la culture de l’enregistrement des données et du conseil technique est plus développée : environ 80 % des brebis laitières, 73 % des vaches laitières et 45 % des chèvres sont au contrôle laitier. Pourtant, le contrôle de performances ovin est présent dans tous les départements. « C’est un service universel et chaque éleveur a accès aux trois formules, quel que soit le type racial de leur troupe ou leur département » explique Laurence Tiphine de l’Institut de l’Élevage.

Le contrôle de performances a un intérêt pour tous les éleveurs. Il permet de repérer les brebis régulièrement vides ou celles qui ne produisent pas d’agneaux commercialisables. Or, chaque brebis improductive coûte environ 65 euros par an en système bergerie intégrale… Et une brebis qui fait deux agneaux et qui ne peut en élever qu’un seul coûte une trentaine d’euros si l’autre agneau est mis à l’allaitement artificiel.

Pour surveiller la bonne croissance des agneaux

Les enregistrements du contrôle de performances permettent de suivre la fertilité, la prolificité, la mortalité des agneaux, la productivité numérique… Avec un suivi individuel de ses animaux, il est possible de trier les agnelles de renouvellement en fonction de leur potentiel génétique et ainsi programmer les accouplements raisonnés. Si l’éleveur choisit une formule avec pesée, il peut surveiller les croissances des agneaux. Car un agneau avec un retard de croissance de 50 grammes de GMQ, c’est 3,5 kilos de moins à 70 jours et dix jours d’engraissement en plus pour un surcoût estimé à 3,2 euros. Grâce aux pesées régulières, il est possible d’ajuster la ration en fonction des croissances observées.

Le contrôle de performances permet de disposer d’éléments de comparaison avec les autres éleveurs et de situer son troupeau par rapport au niveau départemental ou national. L’intérêt du contrôle de performances est aussi collectif pour faire progresser l’ensemble de la race. Toutes les données collectées, y compris celles des éleveurs qui ne sont pas en sélection, sont utiles pour mieux connaître les races et mieux répondre aux attentes des utilisateurs et de la filière. Avec les index, les organismes de sélection peuvent choisir les meilleurs jeunes béliers des élevages en sélection à faire entrer dans les stations de contrôle individuel ou dans les centres d’élevages. Or, la seule possibilité d’avoir des index, c’est le contrôle de performances. « C’est la base du travail génétique, insiste Bertrand Bouffartigue de Races de France, sans contrôle de performance, pas de sélection possible. »

Le passage régulier du peseur permet aussi de bénéficier de conseils techniques. « Lors de la restitution, les commentaires font la différence » observe Laurence Tiphine.

Pour la génétique et le suivi global du troupeau, le contrôle de performances est utile à tous.

Pour éliminer les brebis improductives et sélectionner les meilleures agnelles

Chiffres clés

1 246 élevages utilisateurs
333 600 brebis soit environ 8 % des brebis françaises
78 % des élevages en contrôle de performances adhèrent à un organisme de sélection
46 races enregistrées : Caussenardes du Lot, Blanc Massif central, Romane, Ile-de-France, Lacaune Viande et Romane représentent 37 % des effectifs.

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