La Wallonie, une région déficitaire en viande ovine
L’élevage ovin est peu présent en Wallonie mais il connaît tout de même un certain regain d’intérêt.
L’élevage ovin est peu présent en Wallonie mais il connaît tout de même un certain regain d’intérêt.
L’élevage ovin est peu ancré dans l’agriculture en Wallonie. Il est de ce fait peu développé et souvent mal connu. Le terrain se prête cependant volontiers à l’installation d’élevages ovins. Il y a seulement 110 élevages ovins de plus de 50 têtes et 26 de plus de 200 bêtes. Pour de nombreux agriculteurs wallons, qui se sont plutôt tournés vers l’élevage bovin, l’élevage ovin est considéré comme une sous-production. "Les mentalités sont en train d’évoluer, modère cependant Christel Daniaux de l’Association wallonne de l’élevage, et le gouvernement commence à prendre les éleveurs ovins au sérieux. Les éleveurs bovins commencent aussi à voir l’installation d’un atelier ovin comme un moyen de se diversifier et d'augmenter leurs revenus avec de petits investissements".
Les éleveurs wallons n'assure que 15 à 20 % de la production
L’élevage ovin wallon est principalement axé sur la production d’agneaux de boucherie, les brebis élevées pour une production de lait à valoriser en produits fromagers étant minoritaires. La Belgique fait face à un fort déficit en agneau. Dans les Pays-Bas voisins, il y a un million de brebis pour 17 millions d’habitants. En Belgique, c'est seulement 180 000 brebis pour 11 millions d'habitants. La production indigène wallonne n’assure que de l’ordre de 15 à 20 % de la consommation de viande ovine de la région. Celle-ci doit importer annuellement environ 7 000 tonnes équivalent carcasse pour satisfaire sa consommation, soit quelque 400 000 agneaux.
L’élevage ovin wallon est très saisonnier. Il est essentiellement axé sur la production d’agneaux d’herbage abattus entre septembre et novembre et, dans une moindre mesure, sur la production d’agneaux de bergerie abattus entre Pâques et la Pentecôte. L’abattage sur le territoire est coûteux. Les faibles volumes ne permettent pas de faire baisser les coûts qui tournent autour d'un euro le kilo. Les éleveurs de Wallonie abattent seulement 15 à 20 % sur leur territoire. Le cheptel est principalement constitué d’animaux des races Texel et Suffolk et d’animaux issus de croisements. Les races Bleu du Maine, Hampshire, Ile de France et Mouton Vendéen sont également très présentes.
Les races emblématiques de la Belgique
La Belgique compte neuf races de moutons d’origine locale : le Campinois, le mouton de Laeken, le mouton flamand (Vlaams schaap), le Vlaams kuddeschaap, l’Ardennais roux, l’Ardennais tacheté, le Mergelland, le Laitier belge et l’Entre-Sambre-et-Meuse. Ces cinq dernières races sont reconnues comme originaires de Wallonie. Cependant les sept races les plus fréquentes en Wallonie n’en sont pas originaires elles viennent principalement de France, de Hollande et d’Angleterre. On y trouve donc beaucoup de Bleu du Maine, d’Ile de France, de Romane, de Suffolk, de Texel français, de Texel hollandais (dit aussi Texel culard) et de Vendéen. Ce sont donc principalement des races bouchères qui sont implantées en Belgique.
Le saviez-vous
Un permis d’environnement
En zone d’habitat ou à moins de 125 mètres d’un récepteur sensible (habitation d’une tierce personne non sise en zone agricole, zone d’habitat, zone de services publics et d’équipement communautaire contenant une construction ou régulièrement des personnes séjournent ou exercent une activité, zone de loisirs, zone destinée au logement ou à la résidence), un permis d’environnement est requis dès qu’on détient plus d’un seul ovin ou caprin de plus de six mois. Le permis de classe 3 permet de détenir de 2 à 150 animaux de plus de six mois, le permis de classe 2 de 151 à 500 animaux et le permis de classe 1 plus de 501 animaux. Dans toute autre zone, un permis d’environnement n’est requis que si on détient plus de trois animaux de plus de six mois. Le permis d’environnement est demandé à l’administration communale qui sollicite l’avis de la Région wallonne pour l’octroi des permis de classe 1 et 2. Pour l’octroi d’un permis de classe 1, le demandeur doit procéder à une étude d’incidence.