La trousse à outils du tondeur
Un tondeur mal équipé risque d’abîmer la laine, de perdre du temps et de mettre la brebis et lui-même en danger.


Tondeuse, poignée, peigne et contre-peigne, le matériel de tonte est relativement universel, entre les marques et les pays. Et le fonctionnement est assez basique : la potence soutient le moteur de la tondeuse qui crée un mouvement circulaire qui parvient à la poignée via la transmission. Celle-ci peut être soit souple et directement reliée à la poignée pour les tondeurs utilisant la technique montmorillonnaise par exemple, mais pour la plupart des tondeurs qui suivent les préceptes de la méthode Bowen, la transmission se compose d’un cardan et d’un renvoi d’angle. Le cardan descend quasiment jusqu’au plancher et il est équipé à sa base d’un ressort qui rappelle la poignée en position initiale, permettant au tondeur d’économiser ses forces sur les mouvements de retour. Le cardan possède une sécurité supplémentaire qui permet de débrayer la poignée en cas de blocage du peigne par un bout de métal ou tout autre évènement perturbateur. La poignée, plus ou moins ergonomique selon les marques, permet de transformer le mouvement circulaire du moteur en un mouvement linéaire transmis au contre-peigne. Car comme dans une tondeuse pour cheveux, le peigne est fixe et c’est le contre-peigne qui s’active. Mais à la différence des tondeuses de coiffeur, les tondeurs peuvent ajuster la pression entre le peigne et le contre-peigne afin de parfaire la qualité de la coupe. Le tondeur va également choisir le profil du peigne utilisé en fonction de la race de brebis à tondre : pour les races à laine ouverte, comme la Texel, le peigne pourra être de profil rond. Mais quand le tondeur se retrouve confronté à des Mérinos par exemple, avec une laine beaucoup plus dense, l’utilisation d’un peigne au profil plus pointu permettra de mieux pénétrer sous la toison. « Le tondeur devra alors être habile pour tondre bien à ras sans blesser la brebis avec les pointes », explique Pierre-Loïc Gitenait, tondeur et secrétaire de l’Association des tondeurs de moutons (ATM). Enfin, le choix de l’équipement d’aiguisage est également important. En France, on utilise historiquement un lapidaire. Il s’agit d’une meule à plat entraînée par un moteur sur laquelle est déposée une pâte de graisse de bœuf et d’émeri, un abrasif utilisé pour les métaux. « Pour les tondeurs amateurs ou les éleveurs, qui ne tondent que peu d’animaux par jour, l’utilisation d’une meule en fonte, moins chère et plus résistante, est possible, détaille Pierre-Loïc Gitenait. En revanche celle-ci évacuera moins la chaleur et ne permettra pas aux tondeurs professionnels d’aiguiser un nombre de peignes suffisant. C’est pourquoi nous utilisons plutôt des meules en cuivre ou en inox, plus chères, plus tendres donc moins durables, mais qui évacuent rapidement la chaleur. »