La sélection génomique s’installe dans les bergeries
Sélectionner, c’est choisir des animaux en fonction de certaines caractéristiques. Un travail de longue haleine que la génomique peut considérablement réduire.

À l’occasion de la Journée technique ovine qui s’est déroulée sur le site génétique et expérimental de Paysat-Bas (Haute-Loire), Christophe Burg d’Ovitest et Anne Duclos de l’organisme de sélection des races ovines des massifs (OS Rom), ont présenté les principes et les avantages de la sélection génomique mise en œuvre dans les races lacaune et Blanche du Massif central (BMC).
Grâce à la lecture de l’ADN, il devient possible de prédire très tôt le niveau de performances d’un individu par rapport à certains critères (production de lait, prolificité, santé, fertilité…). Une simple prise de sang suffit pour extraire une séquence d’ADN qui, après séquençage, permet d’obtenir le génotype de l’animal. La génomique peut ainsi permettre l’assignation de parenté, le contrôle de filiation ou la sélection assistée par marqueur.
Connaître la valeur de l’animal avant sa naissance
Avec les index génomiques, l’estimation de la valeur génétique additive d’un animal devient possible dès sa naissance, voire avant. Il n’est plus nécessaire d’attendre pour tester sa descendance. « À quatre ans, on connaît déjà bien l’animal », constate Christophe Burg en ajoutant que sa génétique peut alors être largement diffusée et de préciser qu’en lacaune lait, la comparaison entre les deux méthodes de sélection a donné l’avantage à la sélection génomique avec une différence de 134 points ISOL (Index synthétique ovin lait).
Seul bémol, il faut disposer d’une population de référence de grande taille et régulièrement renouvelée. La génomique permettra ainsi de détecter les anomalies émergentes. Leur gestion sera plus rapide en évitant leur propagation. Bien d’autres pistes de recherches sont envisagées notamment sur la capacité d’ingestion, la dynamique des réserves corporelles ou le parasitisme.