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À la rencontre de la filière ovine de Haute-Loire

Cette année, le congrès de la FNO se déroule en Haute-Loire. Territoire de moyenne montagne, avec une forte présence de l’agriculture, la Haute-Loire a l’élevage ovin chevillé au corps. Les races locales rustiques valorisent bien les parcours et les landes accidentés, tout en comptant sur une part de belles prairies et de surfaces cultivables qui amènent fourrage de qualité et concentrés. La filière s’organise autour de trois pôles que sont le marché au cadran, la coopérative Copagno et l’Apiv, avec toujours la volonté de valoriser les agneaux sous signe de qualité.

« La filière ovine est dynamique dans notre département, nous avons beaucoup de signes de qualité sur les agneaux », se félicite Claude Font, président de la fédération départementale ovine de Haute-Loire. C’est sur ce territoire de moyenne montagne, à l’Histoire riche et à l’agriculture omniprésente, que la FNO tiendra son congrès les 7 et 8 septembre. « Le congrès est toujours l’occasion de se retrouver dans la grande famille FNO, souligne Michèle Boudoin, présidente du syndicat ovin. C’est le moment des bilans et des perspectives, la mise en lumière des projets portés par la FNO, mais aussi d’exprimer notre mécontentement face aux organisations professionnelles agricoles ou au ministère de l’Agriculture. »

Un évènement fédérateur pour le département

« Organiser le congrès de la FNO sur notre territoire est important, c’est un évènement fédérateur, appuie Claude Font, éleveur ovin et bovin dans le Nord-Ouest du département. On recrée une vraie dynamique en impliquant les éleveurs et les structures pour accueillir ces 200 personnes venues de la France entière. Et les rencontres entre techniciens d’OP, conseillers chambre et éleveurs créent des émulations et permettent à chacun de gagner en cohérence dans le rôle d’acteur en élevage qui lui incombe ». L’éleveur, attaché à son territoire, le décrit en ces termes : « Les troupes sont principalement dans les zones de montagne, où elles permettent de valoriser les landes, les sous-bois et les parcelles non mécanisables. C’est entre autres pour cette raison que les éleveurs hauts ligériens sont toujours aussi attachés aux races ovines locales, qui sont bien adaptées à cet environnement particulier. La conduite type ici, c’est deux agnelages en trois ans, avec une production d’agneaux de bergerie. En effet, il n’est pas rare que nous manquions d’herbe pour les brebis, alors pour les agneaux… ». La modernisation des élevages ovins se poursuit aussi en Haute-Loire, avec la prise en compte de l’importance de la contention, des cases d’agnelages et de bâtiments spécifiques à l’engraissement des agneaux. « Il y a encore tout type de profil, mais on tend globalement vers une amélioration des conditions de travail dans les élevages ovins de Haute-Loire », révèle Claude Font.

Quatre circuits de visites

Outre les sujets d’envergure nationale voire internationale qui seront abordés tout au long de ces deux journées de retrouvailles, c’est aussi la filière ovine de Haute-Loire qui va être présentée aux participants, à travers quatre circuits de visites qui auront lieu le mercredi 7 septembre après-midi.

« Nous avons souhaité brosser un panorama le plus complet possible de la filière ovine départementale, poursuit le président de la FDO 43. Les circuits de visites montrent ainsi nos organisations de producteurs et les éleveurs qui y sont adhérents, les signes de qualité, le pôle laine, la génétique à travers l’OS Rom et Fedatest, qui sont de vraies plus-values pour notre filière. » Si les effectifs des éleveurs ovins se maintiennent plutôt bien sur le département, l’enjeu du renouvellement des générations n’en est pas moins réel. Ces circuits montrent la diversité des systèmes, des élevages allaitants et laitiers, les sélectionneurs, qui restent relativement nombreux sur le département, les initiatives en place pour aider à l’installation.

Repères

L’agriculture en Haute-Loire

Avec une altitude moyenne de 850 mètres, le département de Haute-Loire est de type moyenne montagne. Entre bassins dynamiques avec une population en augmentation et zones plus isolées, la Haute-Loire comptabilise 227 000 habitants. Le département présente une SAU de 235 000 ha, ce qui représente quasiment la moitié de sa surface totale. Les prairies représentent 80 % de la SAU, mais on trouve en plaine et même en altitude encore un bon nombre d’hectares dédiés au maïs fourrage et aux céréales destinées à l’alimentation animale. Si l’élevage bovin laitier est dominant, la deuxième production animale est les ovins allaitants.

On dénombre 408 éleveurs professionnels ayant plus de 50 brebis, soit un cheptel de 104 015 mères. Parmi ces élevages, 384 sont en allaitants (soit 94 %) et 24 en laitiers (dont la moitié sont fromagers et l'autre moitié livreurs).

Les circuits de visites au Congrès de la FNO en Haute-Loire

Circuit 1 : En plein cœur du Gévaudan

- Visite du Gaec du Lacaunais chez Philippe et Bertrand Cubizolle, exploitation ovin lait (brebis Lacaune) avec transformation fromagère. Le gaec a modifié son système pour réintégrer le pâturage du troupeau laitier.

- Visite du Marché au Cadran ovin et bovin de Saugues. Marché de gré à gré depuis sa création en 1999, il a évolué en marché au cadran en 2019. Chaque vendredi, le marché accueille encore en moyenne 500 jeunes ovins de boucherie.

- Visite du Lavage de Laine du Gévaudan, entreprise fondée en 1898 et dernier lavage de cette capacité en France.

Circuit 2 : Au Pays de Lafayette

- Visite du Gaec du Buis, Pierre-Baptiste et Damien Ollier, éleveurs de brebis Blanche du Massif central ont optimisé la conception de leurs bâtiments pour améliorer les conditions de travail.

- Visite de Fedatest, station support du testage boucher pour cinq races ovines allaitantes et ferme d’expérimentation.

- Visite du Groupement d’intérêt économique - Unité de Sélection des races ovines des massifs.

Circuit 3 : Au pied de la forteresse

- Visite de l’EARL de la Viorne, Jean-Charles Maurin élève des brebis Noire du Velay et utilise le plan de filière régionale Ovin financé par la région Auvergne Rhône-Alpes. Jean-Charles est également adhérent à Copagno et produit des agneaux Label Rouge Agneau Pays d’Oc.

- Visite de l’exploitation d’Anthony Aurelle, installé en 2021 en ovin viande. Lors de son installation Anthony a recherché des solutions pour pallier à la contrainte du manque de surface.

Circuit 4 : Aux portes du Puy en Velay

- Visite du Gaec de la Fontaine du Loup chez Stéphane et Véronique Roux. Éleveurs de brebis Blanche du Massif central, ils vendent une partie de leur production en vente directe dans un magasin de producteur.

- Visite du Gaec des Cabarets, Olivier et Christian Bernard élèvent des brebis Noire du Velay et sont membres actifs de l’association Noire du Velay. Ils sont également adhérents à l’Apiv Auvergne et produisent des agneaux label rouge Agneau Laiton. Lors de cette visite, la MSA présentera sa nouvelle formation destinée aux éleveurs ovins sur l’entretien des outils de parage.

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