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La Noire du Velay, adaptée à la conduite de troupeau de Haute-Loire

Au Gaec des Cabarets, à Cussac-sur-Loire, Olivier Bernard explique les aménagements qui facilitent le travail de son associé et de lui-même.

« On a cherché à s’affranchir des tâches fastidieuses de l’élevage ovin »

Ici la brebis Noire du Velay est à l’honneur. Au Gaec des Cabarets, à Cussac-sur-Loire, petite bourgade à 20 minutes au sud du Puy-en-Velay, Olivier et Christian Bernard élèvent 760 brebis en sélection. Les deux cousins tirent parti des qualités de cette race rustique et locale, qui valorise très bien les parcours boisés et les landes qui constituent une grande partie de la surface de l’exploitation. « La Noire du Velay est une bonne marcheuse, c’est essentiel car nos terrains sont très accidentés, détaille Olivier Bernard. Elle se désaisonne facilement et présente un retour en chaleur rapide, sans besoin de stimulation. » Le troupeau est de ce fait conduit en trois agnelages en deux ans. Ses qualités maternelles lui permettent d’élever facilement deux agneaux.

Des croisements avec du Mouton Charollais

Une partie des brebis sont saillies par des béliers charollais pour produire des agneaux de boucherie avec un gain en conformation par rapport à la race pure. Ceux-ci sont vendus sous label rouge à la Maison Greffeuille, en Aveyron. Le reste des brebis est mis avec des béliers noirs du Velay. Entre 50 et 100 agnelles pures sont vendues aux éleveurs tandis que les meilleurs mâles sont récupérés par le GIE ROM Sélection pour entrer en station de testage. « Pour éviter les mauvaises surprises (infertilité, accidents…) nous mettons plusieurs béliers par lot. Nous avons recours à l’assignation de paternité, c’est-à-dire que nous faisons une prise de sang aux agnelles pour connaître le père », développe l’éleveur de 50 ans. Cette tâche est effectuée par l’OS ROM et financée en grande partie par la région. « Chez la Noire du Velay, on recherche en particulier le gène d’hyperprolificité. On tourne autour de 1,70 de prolificité et 1,50 de productivité sur le troupeau », apprécie Olivier Bernard.

Un parc de tri pour facilité les pesées

Outre le travail sur la sélection, les associés du Gaec des Cabarets ont réfléchi à l’optimisation du travail et la facilitation des tâches quotidiennes ou des chantiers fastidieux.

En 2007, ils construisent un parc de tri fixe, couvert et attenant aux bâtiments d’élevage. « Les bergeries sont aménagées afin que les animaux puissent circuler aisément entre le parc de tri et leur aire paillée », souligne Olivier Bernard. Le parc de contention est utilisé très fréquemment, à savoir tous les lundis pour la pesée des agneaux, qui peuvent être répartis en trois lots, mais également pour les traitements et manipulation des brebis (vaccin, échographies, etc.). Un dernier couloir est dédié aux soins des pieds, avec un pédiluve et une cage de retournement pour le parage des onglons.

Le parc de contention a coûté en tout près de 15 000 euros et les deux associés ont réalisé eux-mêmes une grande partie des travaux. « C’est un investissement indispensable en élevage ovin », soutient l’éleveur haut-ligérien.

Proches tous deux de la cinquantaine, Olivier et Christian Bernard ne prévoient plus de changements sur leur exploitation. « Nous sommes en rythme de croisière, mais cela ne veut pas dire que nous arrêtons d’investir, au contraire, il faut garder une exploitation moderne pour penser à la reprise derrière nous », prévient Olivier. À l’instar de l’automatisation de la distribution du concentré pour les agneaux, qui équipe tout le bâtiment d’engraissement. Les concentrés pour les brebis sont également amenés directement dans le bâtiment par une vis, facilitant ainsi la distribution qui se fait au seau ensuite. « Tout est pensé pour nous faciliter le travail quotidien. Quand on est éleveur, il faut être fainéant dans le bon sens du terme, savoir s’économiser sur les tâches fastidieuses pour être plus efficace sur les travaux qui nécessitent plus d’importance. »

Chiffres clés

2 UTH
15 vaches allaitantes
190 ha de SAU dont 70 de bois pâturé et de landes, 20 à 25 de céréales en autoconsommation (orge, blé, triticale et seigle), 25 de prairies temporaires, 75 de prairies permanentes fauchées et pâturées
760 brebis noire du Velay en sélection
180 agnelles de renouvellement
18 béliers dont 11 Noir du Velay et 7 Charollais
3 agnelages en 2 ans

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