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La fédération syndicale de Roquefort cède la place à une association des producteurs

Exit la FRSeb. Place à l’APLBR. Suite à la réforme de l’interprofession de Roquefort, les producteurs se structurent dans une nouvelle association qui les représentera au sein de la Confédération.

Les producteurs sont désormais soumis à des règles propres à chaque entreprise, notamment sur la qualité du lait. Le besoin de reconstruire des choses en commun se fait de nouveau sentir. © B. Griffoul
Les producteurs sont désormais soumis à des règles propres à chaque entreprise, notamment sur la qualité du lait. Le besoin de reconstruire des choses en commun se fait de nouveau sentir.
© B. Griffoul

Portée sur les fonts baptismaux en 1923, la FRSeb (Fédération régionale des syndicats des éleveurs de brebis) n’aura pas survécu à la réforme de la filière Roquefort et aux nouveaux statuts de la Confédération générale de Roquefort (CGR). Du moins en tant que fédération syndicale. La CGR devient une association avec deux missions bien séparées : organisme de défense et de gestion de l’appellation roquefort (ODG) et interprofession du lait de brebis du rayon de Roquefort. Et, si la CGR compte toujours deux collèges - les producteurs et les fabricants, disposant chacun d’une voix -, ceux-ci ne sont plus représentés sous forme de fédérations syndicales mais d’associations. La FRSeb est donc devenue l’Association des producteurs de lait de brebis de l’aire Roquefort (APLBR), dont les statuts ont été adoptés fin janvier. Tous les producteurs livrant du lait pour l’appellation sont membres de droit. Ils seront représentés par une assemblée générale de 88 membres (44 binômes constitués d’un titulaire et un suppléant). Ces représentants seront répartis en trois collèges : deux collèges (territorial et syndical) composés chacun de 11 binômes et un collège économique de 22 binômes.

Refonte des modes de représentation et d’information

Les membres des deux premiers collèges devaient être élus par les producteurs courant mars (vote par correspondance) et les représentants du collège économiques désignés par les organisations de producteurs (OP). Actuellement, une seule OP a obtenu sa reconnaissance et cinq associations sont en attente de cet agrément. Les six structures néanmoins désigneront leurs représentants. Le conseil d’administration de la nouvelle APLBR sera composé des 44 représentants titulaires. Il élira un bureau de 14 membres.

Au-delà des statuts, c’est bien une refonte des modes de représentation et d’information des producteurs qui est en train de se produire. La FRSeb, qui fédérait un réseau de syndicats locaux, assurait le lien de la filière avec les producteurs, via des réunions locales et la diffusion d’informations. Mais, l’adhésion restait volontaire. A contrario, la Confédération de Roquefort était perçue comme une institution éloignée des producteurs et ses actions n’étaient pas toujours bien comprises. Désormais, tous les producteurs seront représentés au sein de la Confédération. Le collège producteurs prendra ses décisions à la majorité qualifiée des deux tiers.

Une réelle volonté d’apaisement

De nombreuses questions restent encore à trancher. Qui assurera l’information directe des producteurs et par quels moyens ? L’association des producteurs, l’interprofession, les organisations de producteurs ? Qui portera les dossiers syndicaux au niveau national ? Un point central enfin : quel binôme (président, secrétaire), capable d’entraîner tous les producteurs après les mois agités que vient de connaître la filière, émergera des élections en cours ? Sachant que Robert Glandières, le dernier président de la FRSeb, a mis fin à ses responsabilités dans la filière, après de longues années d’un engagement sans faille unanimement salué. De toutes parts, la volonté d’apaisement pour se retrouver et œuvrer à la défense de l’appellation et au développement de la filière semble réelle. La nouvelle association des producteurs devrait être le creuset de ces retrouvailles.

Vers une relance de la fédération du lait de brebis ?

Les statuts de la Fédération française des producteurs de lait de brebis (FFPLB), créée dans les années cinquante mais mise en sommeil une décennie plus tard, sont en cours de réécriture pour la faire revivre. Elle avait deux représentants au sein de la FNO, issus du bassin de Roquefort, et devrait en avoir dans l’immédiat un troisième pour représenter la filière des Pyrénées. Outre la Corse, se pose également la question d’une représentation du quatrième bassin, dont la majorité des producteurs sont dans la zone Roquefort, mais hors appellation. La FFPLB pourrait ainsi devenir la structure représentative spécialisée du lait de brebis sur le plan national.

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