La communication au cœur du mouton
Isabelle Guillaumont aime à promouvoir l’élevage auprès du grand public et n’hésite à multiplier les interventions et évènements.
A une quarantaine de kilomètres à l’Est de Nancy, Isabelle Guillaumont travaille avec sa famille sur une exploitation de plus en plus diversifiée. Auparavant assistance commerciale dans le secteur des ascenseurs, Isabelle a repris des études agricoles par correspondance. Cela lui a permis de s’installer en 2000 avec Philippe, son mari, et de bénéficier de dotation jeune agriculteur. En 2012, leur fils aîné, Clément, s’installe à son tour avec ses parents et ils créent en 2013 le Gaec du Froid Pertuis. Le Gaec compte, en plus des trois associés, un salarié à temps plein. Les éleveurs ne sont pas trop de quatre pour s’occuper de la troupe de 1 400 brebis romanes en sélection, dont 200 agneaux sont vendus par an en vente directe. La gamme de viande est étoffée depuis peu par des ateliers lapins et volailles de chair. C’est avec l’arrivée sur l’exploitation de son fils qu’Isabelle s’intéresse au projet de celui-ci de développer la vente en circuit court. Sur la ferme, mais aussi sur des marchés fermiers, dans des drives et dans quelques magasins locaux, les produits sont disponibles.
Expliquer aux enfants pour toucher les parents
Et si à l’origine, l’idée était de vendre de l’agneau en caissette, les éleveurs se sont tournés vers des produits davantage transformés tels que des merguez, chipolatas, saucissons, etc. Pour cela, le Gaec fait appel à un boucher un jour par semaine pour la découpe puis Isabelle et son fils se chargent de la transformation. Pour l’éleveuse de 55 ans, la vente directe est une aubaine pour discuter avec ses clients. La communication sur l’élevage est pour elle essentielle et elle multiplie les opportunités de rencontres avec ces concitoyens. En effet, Isabelle tient un gîte à la ferme. « Je reçois des familles toute l’année. Nos hôtes mangent avec nous, nous leur faisons découvrir la ferme et ils peuvent participer aux travaux. Par exemple, au moment de la moisson, les enfants peuvent monter sur le tracteur », détaille Isabelle Guillaumont. À cela s’ajoutent les portes ouvertes, qu’elle organise une fois par an pour les clients de la ferme et les visites scolaires. « J’ai un agrément du rectorat pour faire des interventions dans les écoles. Je présente aux enfants le travail en élevage, le circuit des aliments de « la fourche à la fourchette ». J’essaye de faire tomber les idées reçues des parents en faisant découvrir le monde agricole aux enfants. »
Indépendance, nature et polyvalence
Isabelle apprécie sa condition d’éleveuse pour l’indépendance qu’elle a en travaillant, le contact avec les animaux et la nature, la vente directe et la polyvalence de son métier. « Je conduis les engins agricoles, je vends sur les marchés et je m’occupe du troupeau ovin avec mon mari », décrit-elle. Mais lors de son installation, elle s’est rendu compte de la difficulté physique du travail et elle a réfléchi avec Philippe à la construction d’une bergerie entièrement automatisée. « Nous avons maintenant une pailleuse et des chariots pour distribuer l’aliment. Je voulais que l’on pense à l’avenir, préserver nos efforts et si nos enfants voulaient s’installer et c’est ce qui s’est produit… »