Frédéric Gontard, éleveur ovin dans la Drôme
« Je stocke de la laine depuis trois ans »
Depuis peu, j’ai envoyé quelques kilos de laine pour analyser la qualité. La fédération nationale ovine a en effet démarré le projet Tricolor qui a pour but de trouver pour chaque race ovine un débouché pour sa laine. C’est une initiative intéressante mais il faut garder à l’esprit que les résultats mettront du temps à arriver et il faudra compter encore plus de temps pour qu’une vraie collecte se mette en place. Pourtant, la laine de Préalpes est bien adaptée pour la confection de matelas grâce à son élasticité. Ma pile de curons s’agrandit encore cette année car la tonte est en train d’être faite. Il faut compter entre trois et cinq curons par tonte. Pour avoir discuté de la situation avec le tondeur, la situation est partout la même. Les éleveurs ne savent plus quoi faire de leurs toisons. Les plus anciennes doivent être désormais invendables car jaunies et vieillies. Ponctuellement et plutôt des éleveurs de petites troupes arrivent à nouer des partenariats avec des filatures locales mais, pour le plus grand nombre, la situation est très compliquée. Nous n’avons aucune visibilité sur un potentiel déblocage de la filière internationale… »