Aller au contenu principal

Clémentine Rigaud, à Beaufort-sur-Gervanne, dans la Drôme
« J’ai été élue Miss France agricole 2019 »

Étudiante en productions animales, Clémentine Rigaud sait pourquoi elle se bat pour l’agriculture. Son élection devrait l’aider à porter son message.

CLEMENTINE RIGAUD a 18 ans : "En tant que femme dans le milieu agricole, il faut vraiment s'affirmer et prendre notre place." © C. Rigaud
CLEMENTINE RIGAUD a 18 ans : "En tant que femme dans le milieu agricole, il faut vraiment s'affirmer et prendre notre place."
© C. Rigaud

Au début, c’était plutôt pour rire ! Nous avions vu avec mes parents que je pouvais m’inscrire en ligne au concours Miss France agricole 2019, je me suis dit pourquoi pas. C’est un concours amical, qui se déroule uniquement sur Facebook. On est loin du bling-bling et des paillettes des « vraies » Miss France. Je me suis prise au jeu d’argumenter, de faire vivre ma candidature sur les réseaux sociaux. J’ai même eu le droit à un article dans la presse locale, je pense qu’il m’a aidé à gagner en notoriété. Je suis particulièrement attachée à la défense de la filière ovine, trop peu représentée à mon goût. Je me bats aussi pour l’agriculture biologique, la vente directe et la place des femmes dans l’agriculture. En effet, j’ai passé un bac pro agricole, dans une classe avec presque seulement des garçons. C’est un vrai combat du quotidien pour être écoutée, pour être prise au sérieux. Il faut vraiment savoir s’affirmer et défendre ses positions. C’est sans doute ce qui a plu au jury du concours, composé de cinq personnes issues du monde agricole. Après la première phase de sélection, où il faut être parmi les 20 premières à avoir le plus de « j’aime » sur Facebook - j’en ai eu 1 600 -, il faut défendre à nouveau ses valeurs, argumenter et être sûr de soi.

Je ne pensais pas être élue, mais je me rends compte maintenant de l’opportunité que j’ai de rencontrer du monde, des interlocuteurs professionnels et le grand public. C’est une super occasion pour faire découvrir l’agriculture et passer des messages. Ma première apparition publique est prévue le 10 février lors de la foire de la Truffe à Soyans dans la Drôme. J’aurais donc la possibilité de discuter avec des gens de tous milieux pour expliquer ce qu’est l’élevage notamment. Je suis ensuite invitée trois jours au salon de l’agriculture à Paris par les partenaires du concours. Je ferais la présentation du Parc national du Vercors et je serais à l’inauguration du stand de la Drôme, entre autres rendez-vous. Mais pour l’instant, je suis toujours étudiante en BTS productions animales en internat, je n’ai pas le temps de m’investir dans des syndicats ou des associations pour donner plus de voix à mes combats. Dès que je rentre le week-end, j’aide mon père sur son exploitation. J’envisage d’ailleurs de m’installer avec lui dans les années à venir. J’ai déjà des projets pour communiquer autour de notre profession, pour valoriser les circuits courts. J’aimerais que notre exploitation, qui compte actuellement 150 brebis et des vignes pour la Clairette de Die, évolue en ferme pédagogique et en camping."

Une vraie opportunité pour passer des messages

Le concours Miss et Mister agricole

La première élection a eu lieu en 2013 pour élire les Miss et Mister agri 2014. Depuis, le concours est géré par Alexia et Milie, les Miss France agricole 2014 et 2015. Les critères de sélection sont simples, il suffit d’avoir une activité liée à l’agriculture et de défendre ses valeurs. Les critères de beauté n’entrent pas en ligne de compte. Les catégories couple et juniors (moins de 18 ans) déclinent le concours. Cette année, la première dauphine est aussi une passionnée d’élevage ovin puisque Morine, 20 ans, est une fille d’éleveur ovin de Seine-et-Marne qui rêve de s’installer plus tard. Un prix d’honneur a également été décerné à Orphée et Siska, deux sœurs de 33 et 34 ans, éleveuses d'ovins laitiers et allaitants dans les Pyrénées-Orientales.

Les plus lus

Agneaux à l'engraissement en Afrique du Sud
De l’intérêt des levures dans la ration des brebis et des agneaux
Le fabricant de levures Lallemand présentait une série d’études confirmant l’intérêt de l’ajout de levures vivantes dans la…
<em class="placeholder">Florent et Charles Souyris et Philippe Galtier, Gaec de Cuzomes</em>
Aveyron - « Nous avons investi pour travailler 35 heures par semaine dans notre élevage ovin »
Dans l’Aveyron, les trois associés du Gaec de Cuzomes montrent comment ils ont optimisé la productivité du travail et la…
<em class="placeholder">Mathilde Poulet</em>
« Je travaille comme technico-commerciale avant de m’installer en élevage ovin »
Prendre son temps pour construire un projet viable et profiter de l’expérience du terrain en amont, voilà les objectifs de…
Manon Fleuroux élève un troupeau de 60 brebis
« Nous devons nous réapproprier la mort de nos animaux »
Manon Fleuroux élève un troupeau de 60 brebis à Montréal dans l’Aude et est engagée dans la création d’un abattoir mobile. Suivie…
Samuel Bulot, président de l’Institut de l’élevage.
« L’Institut de l’élevage doit venir dans les cours des fermes »
Samuel Bulot a été élu président de l’Institut de l’élevage le 13 juin. Éleveur laitier bio en Côte-d’Or, il mesure l’…
Ludovic Gilbert et Théo Haller
"Reprendre la ferme de papy, du rêve à la réalité"
Depuis son enfance, Théo Haller a rêvé de reprendre l’exploitation de son grand-père maternel décédé lorsqu’il avait dix ans,…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir Pâtre
Consultez les revues Réussir Pâtre au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Réussir Pâtre