Former le lien maternel brebis-agneau grâce à la tétée
Une équipe de chercheurs de l’Inrae a mis en avant le rôle de la tétée dans l'établissement du lien entre les brebis et leurs agneaux. Ils ont pu montrer que l’agneau reconnaît la voix de sa mère et se rapproche d’elle de manière observable de ses 12 à 72 heures de vie. Cependant, ce sont les tétées des six premières heures de vie qui sont décisives pour ancrer le lien entre la brebis et son agneau, et éviter des heures de biberonnage au lait en poudre (dont le prix est parfois plus que problématique). Cette barrière des six heures sans tétée est également celle à ne pas franchir si l’on veut éviter la baisse de température ou les pertes de poids des agneaux. En plus de diminuer la charge d'alimentation des agneaux en période d’agnelage, on diminue ainsi le risque de maladies respiratoires ou de diarrhées.
Ces résultats sont renforcés par des mesures du taux d’ocytocine (hormone sécrétée par le cerveau) dans le plasma sanguin des agneaux lors des expérimentations. Parmi les effets de l’ocytocine chez les agneaux, on retrouve notamment l’expression de comportements sociaux comme l’exploration de l’abdomen de la mère renforçant le lien maternel. L’étude indique qu'un pic d’ocytocine apparaît directement à la suite de la tétée chez les agneaux. L’étude met donc en évidence que pendant les six premières heures de la vie de l’agneau, la tétée déclenche la sécrétion d’ocytocine, l’agneau se sociabilise, renforce le lien avec sa mère qui l’accepte de mieux en mieux, donc il peut téter plus facilement, sécréter de l’ocytocine et ainsi de suite.