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Entretenir et rénover les prairies permanentes

L’herbe étant une ressource essentielle en élevage, il est important d’entretenir et de rénover les prairies permanentes. Mais avant de se lancer, il faut établir un diagnostic.

OPTION Les plantes présentes dans la prairie peuvent être l'indice de mauvaises conduites. © DR
OPTION Les plantes présentes dans la prairie peuvent être l'indice de mauvaises conduites.
© DR

À l’occasion du Salon de l’herbe et des fourrages ce printemp à Poussay dans les Vosges, Didier Deleau d'Arvalis a présenté les techniques d’entretien et de rénovation des prairies permanentes. Il a commencé par rappeler que "l’herbe est la première ressource fourragère du Grand-Est". La surface fourragère y représente 34 % de la surface agricole utile et l’herbe 87 % de cette surface fourragère. Les prairies permanentes, elles, représentent 73 % de cette surface en herbe soit environ 764 000 hectares.

"L’herbe est le premier levier de l’autonomie en élevage ; c’est une ressource alimentaire des moins coûteuses". Il est donc important de pérenniser ces prairies en corrigeant les effets néfastes des aléas climatiques. La flore de ces prairies est en perpétuelle évolution en fonction des conditions du milieu (humidité, sécheresse, acidité des sols etc.) croisée aux pratiques mises en places sur ces prairies : pâturages, fauche, interventions mécaniques, fertilisation… Avant d’agir sur une prairie pour l’entretenir, il est important de poser un diagnostic.

Les plantes comme indices de mauvaises pratiques

La présence de certaines plantes est un indice pour analyser les conditions de milieux. Il est donc important de savoir identifier ces plantes pour connaître les traitements adéquats. Elles peuvent aussi être des indices de dérives de pratiques : sous ou surpâturages, exploitations tardives... Le plantain et le pissenlit sont par exemple des indices de surpâturage. Si ces plantes sont trop présentes, il faut revoir ses pratiques de pâturage.

Les plantes peuvent aussi être un indice de surfertilisation. La présence d’anthrisque vulgaire indique un problème dans la conduite de la fertilisation azotée. Il faut alors corriger ses apports. En cas de sous fertilisation, l’apparition de marguerite indique un sol trop pauvre que l'on peut corriger par l'apport de matière organique.

Repenser la gestion des prairies

Pour améliorer la conduite d’une prairie permanente, une fois le diagnostic posé, il faut repenser sa gestion du pâturage, raisonner la fertilisation et faucher les refus. Pour gérer le pâturage, il faut mettre les animaux à l’herbe au bon moment, dès que le sol a une bonne portance ce qui permettra de diminuer notamment le développement des adventices. Il faut aussi veiller à maintenir un chargement 25 à 35 UGB au printemps et faire tourner les animaux sur des prairies qui ont une hauteur d’herbe de 5 à 6 cm.

Il faut aussi penser à valoriser l’herbe d'automne en évitant le surpâturage afin d’avoir une ressource de qualité. En ce qui concerne la gestion de la fertilisation, il faut éviter d’épandre du fumier gras sur les prairies : ils ont un effet négatif et salissant. Il vaut mieux épandre du fumier mûr, peu mais régulièrement, avec un chargement de 15 à 20 tonnes de fumier par hectare. L’utilisation d’un matériel performant permet aussi d’améliorer la répartition du fumier.

Raisonner la fertilisation

La fertilisation azotée doit être raisonnée en qualité et en quantité. L’apport doit être fractionné s’il est supérieur à 80 kg d’azote par ha. Et ils doivent être stoppés après le 15 juin. En ce qui concerne le potassium et le phosphore, ils sont à favoriser pour les graminées et les légumineuses dans des formes solubles dans l’eau au démarrage de la végétation. Il faut aussi tenir compte de leur dosage dans les fumiers. Il peut aussi être intéressant d’analyser l’herbe afin de déterminer les besoins et ainsi gérer et économiser les engrais.La fauche des refus a pour objectif de limiter la remonter en graine des adventices, de favoriser la repousse et d’uniformiser les prairies. Mais, si cette fauche est systématique, elle est l’indication d’une mauvaise gestion de la prairie et du pâturage.

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