Donnez vos vieux canards aux moutons
L’objectif autonomie protéique pour les élevages de ruminants et l’émancipation du commerce du tourteau de soja passe aussi par la recherche de nouvelles sources alimentaires. La fibre de papier semble tenir toutes ses promesses et pourrait intégrer les rations des ovins.
L’objectif autonomie protéique pour les élevages de ruminants et l’émancipation du commerce du tourteau de soja passe aussi par la recherche de nouvelles sources alimentaires. La fibre de papier semble tenir toutes ses promesses et pourrait intégrer les rations des ovins.
La fibre de papier est connue pour ses capacités à être recyclée dans de nombreuses applications industrielles. Dernière découverte en date, elle aurait des propriétés nutritives intéressantes pour l’alimentation des ovins, voire des ruminants par extension. Dans le cadre d’un programme pour l’autonomie protéique en élevage de ruminants, de nombreuses recherches ont été entreprises autour des nouvelles ressources alimentaires pour bovins, ovins et caprins.
« Nous sommes dans une démarche de upcycling, on va donner une seconde vie et une utilité à un matériau qui sera sinon considéré comme un déchet », explique Eustache Duyle, chargé de développement industriel chez Panama Paper.
En effet, la France croule sous les déchets papier et les débouchés n’aspirent pas suffisamment pour désengorger les déchèteries. « L’amidon, les fibres et le fructose contenus dans le papier sont les principaux éléments qui rendent intéressant cette matière du point de vue nutritionnel. Selon l’origine de la feuille, on peut trouver d’autres composés », reprend le chercheur en papélo-zootechnie.
Des factures salées ou des romans à l'eau de rose
« Les feuilles de facturation sont souvent salées, à distribuer plutôt l’été à la place des pierres à lécher, tandis que les flyers et autres prospectus aident à la digestion avec une forte fibrosité. Livres et romans sont souvent très riches et peuvent être associés à un fourrage plus pauvre, voire venir en complément pour les agneaux à l’engraissement », liste Rebecca Billaud, nutritionniste animale. Les chercheurs ont montré que le papier se montrait digeste avec un minimum de transformation. « On peut le déchiqueter pour améliorer d’une part l’ingestion et d’autre part limiter le risque de retrouver des traces d’encre dans le lait ou la viande et on va préférer du papier propre, sauf pour du journal qui aurait servi en cuisine pour les épluchures. Là ça va être intéressant, surtout si les épluchures sont bio. Pour les magazines, le papier glacé peut avoir son intérêt, tout dépend du sujet traité », met en garde Eustache Duyle.
Pâtre vous propose désormais des pages 100 % biosourcées, garanties sans risques pour nos amis ovins, afin qu’eux aussi puissent se régaler de l’humour des rédacteurs.