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Deux jeux sérieux pour parler des prairies

Étudiants et groupe d’éleveurs peuvent appréhender les prairies et les fourrages à travers des jeux sérieux en cours de création.

Les jeux sérieux se multiplient dans le monde de l’agronomie. Ces jeux, qui ne visent pas en premier lieu le divertissement, peuvent être de bons supports pédagogiques en donnant à l’apprenant une position active dans son apprentissage. Le monde de la prairie s’y essaye avec Perpet et Aeole, présentés lors des Journées de printemps de l’AFPF.

Des échanges techniques et ludiques autour de Perpet

Cartes en main devant un plateau planté dans le pré, des éleveurs discutent de comment ils gèrent leurs prairies en lien avec le milieu, leur système fourrager et leurs attentes. Imaginé dans le cadre du projet PEI 4ageprod SP3 Perpet, le jeu Perpet est né de l’idée de faire un jeu de cartes pour apprendre à reconnaître les espèces et voir si la prairie est dégradée. « En deux séances, le jeu a pris forme, explique Jean-Baptiste Coiffard du Civam 53. Il devait être accessible aux agriculteurs comme aux scolaires et garder un aspect ludique ». Le jeu fait appel aux cartes et au talent de l’animateur. « En deux heures environ, on peut discuter de l’état d’une prairie et de la façon de la faire durer ». Le jeu, encore en phase de test et d’amélioration, devrait être finalisé en octobre prochain et être diffusé par le réseau Civam.

Aeole pour appréhender complexité des prairies du Massif central

Aeole est un projet qui vise à mieux faire connaître et appréhender les grands types de prairies du Massif central. Parmi les productions de ce programme, un jeu pédagogique et sérieux pour faire toucher du doigt la diversité des types de prairies et leurs intérêts face à des événements extérieurs. Dans ce jeu collaboratif, chacun des joueurs joue l’un des quatre systèmes (bovin lait, bovin allaitant, ovin lait, mixte bovin lait/ovin viande). Chaque exploitation possède différents types de prairies avec ses avantages et ses inconvénients. Dans une première partie du jeu, les joueurs discutent pour s’échanger des prairies en fonction de leurs attentes. « Cela permet de faire prendre conscience de la diversité des prairies et des services qu’elles apportent, tant à l’exploitation qu’au territoire », apprécie Pascal Carrère d’Inrae.

Les joueurs vont décrire leur parcellaire idéal. Mais ils sont confrontés à des imprévus : aléas climatiques, demande d’autonomie fourragère, diversification… Comment alors s’adapter au mieux à ce contexte changeant ? Une des réponses est peut-être de collaborer car le jeu est aussi collectif et le but reste de maintenir ces quatre exploitations sur le territoire.

« Le jeu Aeole se destine à trois grands types de publics, liste Pascal Carrère, les groupes d’éleveurs en formation, les lycées agricoles et, après simplification, le public non averti pour leur faire toucher du doigt la richesse et la complexité des prairies ». 90 lycées agricoles publics et privés du Massif central vont d’ailleurs recevoir ce jeu. « Selon les phases, le jeu dure de trois quarts d’heure à deux heures, décrit l’ingénieur de recherche. C’est compatible avec la durée d’un cours et cela permet de placer les élèves dans une situation différente de la salle de classe. Le jeu peut générer de l’appétence pour des matières complexes mais il doit y avoir de l’animation pour arriver à faire comprendre le rôle de la biodiversité. »

Six jeux pour faire apprendre l’élevage

En 2019, le GIS Avenir Élevage avait demandé aux élèves de l’enseignement agricoles d’imaginer un jeu sérieux pour expliquer l’élevage. 31 jeux ont été proposés et six ont été primés au salon de l’agriculture 2020. Simples à prendre en main, ces jeux peuvent être téléchargés sur ressources-elevage.fr/jeux-serieux. Parmi eux, Trivial Ferme est jeu de questions sur l’élevage ovin et bovin allaitants et Ma ferme a d’incroyables talents incitent les élèves à débattre pour construire une ferme. Testés dans 14 classes, ces jeux ont été appréciés et permis un apprentissage. « Par contre, le jeu doit être adapté à son public, décrit Salomé Lecomte d’AgroParisTech. Des élèves de Master 2 n’ont rien appris d’un jeu, trop simple, destiné aux élèves de seconde. »

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