Des races ovines reçoivent le prix pour l’agrobiodiversité animale
La brebis Sasi Ardi et le mouton Boulonnais ont été récompensés lors de la cinquième édition du prix national de la Fondation du patrimoine pour l’agrobiodiversité animale.
Le jeudi 2 mars, lors du Salon de l’agriculture, la Fondation du patrimoine et Ceva Santé animale ont remis le prix national de la fondation du patrimoine pour l’agrobiodiversité animale. Cette cinquième édition était placée sous le haut patronage du ministère de l’Agriculture. Le premier prix a été remis à l’association Sasi Artalde qui fait la promotion de la brebis Sasi Ardi. Cette race, également appelée "brebis des broussailles", est encore peu connue en dehors de sa région d’origine, le Pays basque. Le jury a été séduit par le projet économique présenté, basé sur l’accompagnement technique des éleveurs et la promotion de deux produits typiques : l‘agneau de 5 mois et le mâle de 28 mois. Pour Jean Lassalle, le président de l’association, ce prix est une "vraie reconnaissance qui permet de faire découvrir la race au niveau national". La dotation de 10 000 euros permettra de "miser davantage sur la communication afin de faire la promotion de cette race particulièrement apte, par sa rusticité, à tirer parti des zones broussailleuses de la moyenne montagne du Pays basque". Pour promouvoir sa race, l’association travaille sur un nouveau logo et de nouvelles plaquettes. Elle va aussi déposer une marque auprès de l’INPI (Institut national de la propriété industrielle) mais elle ne dévoile pas, pour le moment, son nom.
Cinq ans et 170 initiatives découvertes
Le troisième prix a été remis pour la promotion du mouton Boulonnais. Cette initiative a été le fruit d’une collaboration entre le Centre régional des ressources génétique du Nord-Pas-de-Calais qui fait la promotion des races régionales depuis plus de 30 ans et l’association Mouton Boulonnais. C’est une race très ancienne du littoral de la Manche et de la mer du Nord qui avait failli disparaître dans les années 1980. Sa rusticité et ses qualités de marcheuse permettent à cette race d’être utilisée dans les nouveaux systèmes d’écopâturages. Florent Piédanna, chargé de mission au Centre régional, précise d’ailleurs que ce prix permettra de développer les activités d’écopâturage. Une stagiaire a d’ailleurs été engagée début mars et pour six mois afin de faire une étude sur le développement de l’écopaturage avec pour objectif final d’organiser en région un colloque national sur ce thème. Le jury a été sensible au dynamisme de l’association ainsi qu’au sérieux du projet bien intégré dans l’environnement local. En cinq ans, ce concours a permis de découvrir plus de 170 initiatives menées sur l’ensemble du territoire et de récompenser 16 lauréats.