Julien Pané à Dampierre-en-Montagne en Côte-d’Or
"Des productions végétales à l’élevage ovin"
De par sa formation et son premier emploi, Julien Pané était plutôt parti vers la production végétale. Mais il a pris goût aux ovins et vise maintenant une troupe de 500 Ile-de-France.
J’ai patienté jusqu’à 27 ans avant de devenir chef d’exploitation car la reprise de la petite exploitation de mes grands-parents n’a pas été simple. Mes étapes scolaires étaient dirigées par une conviction végétale : BEPA production végétale, BAC Pro production végétale et BTS production végétale. Puis j’ai poursuivi pendant six ans par un emploi salarié dans une entreprise de travaux agricoles, toujours en production végétale.
Je me suis installé en 2017 en reprenant une exploitation en plus des terres familiales. En tout, j’ai une surface agricole de 200 ha ; les prairies représentant un tiers et les céréales les deux tiers. Dès mon installation, j’ai acheté des Antenaises et des agnelles Ile-de-France pour arriver à 220 mères aujourd’hui. 30 vaches Limousines valorisent les parcelles les plus éloignées. Je suis né ici, dans l’Auxois, et j’ai toujours vu des moutons qui pâturaient les vergers chez mes grands-parents et c’est resté ancré dans ma mémoire. Ma formation, plus orientée production végétale, m’a aidé pour les cultures mais le destin ne se commande pas d’un claquement de doigts et je m’investis de plus en plus dans la production animale.
Les ovins plus stimulants et avec un retour rapide
En fait, c’est une exploitation laitière que j’ai reprise et je transforme les stabulations bovines au fur et à mesure de l’augmentation des ovins. J’ai déjà transformé une ancienne nurserie à veaux. La conduite du troupeau est simple : un agnelage d’automne pour les adultes et celle des agnelles au printemps.
À mon avis, la production ovine est plus stimulante que les bovins avec un rapide retour sur investissement. Ce n’est pas une corvée d’aller aux moutons tous les jours même si c’est répétitif. Ma présence assidue auprès de mes brebis limite le taux de mortalité. J’aménage régulièrement mes bâtiments pour diminuer les pénibilités de manutention des aliments. Je possède également un couloir de contention très utile pour le bien-être de tous. J’ai l’objectif d’avoir 500 brebis et mon désir d’agrandir la troupe au détriment des bovins reste une finalité à court terme. Pour cela, je me perfectionne par des formations organisées par la chambre d’agriculture de la Côte-d’Or."
Des complémentarités entre brebis et grandes cultures
La production ovine peut apporter un équilibre économique et agronomique aux exploitations de grandes cultures dans un contexte de volatilité des cours de céréales. Les brebis valorisent bien les intercultures et utilisent la paille et les céréales produites de l’exploitation. La troupe apporte de la fumure aux champs, ce qui permet d’économiser des engrais minéraux tout en augmentant la matière organique des sols. En plus, en planifiant la conduite du troupeau, le travail d’élevage s’intercale très bien avec celui des travaux des champs.