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Des prairies multi-espèces complexes pour sécuriser l'affouragement des ovins

Dans le Vaucluse, Julien Bonnet et Sabine Lopez ont implanté des prairies temporaires complexes pour assurer la régularité du stock fourrager.

Pas d’engrais chimiques mais seulement du fumier épandu sur les parcelles, beaucoup de pâturages et une recherche bien avancée en termes d’autonomie. Elle est à 100 % pour les fourrages et 93 % pour les protéines. Pour arriver à ce joli score, le couple d’éleveurs a mis en place des prairies multi-espèces à deux niveaux de longévité.

« Nous avons environ 15 hectares de prairies à rotation courte, qui durent moins de cinq ans et autour de 30 hectares de prairies à rotation longue entre six et douze ans », explique Julien Bonnet. Les éleveurs ne font pas de déprimage de printemps, afin de maximiser le stock fourrager pour la première coupe. La deuxième coupe est en théorie destinée aux agneaux à l’engraissement tandis que le sainfoin va être distribué en priorité aux brebis en préparation à l’agnelage et en lactation. Enfin méteil et mélange rotation longue sont donnés aux bêtes à l’entretien. « C’est la théorie, mais en pratique il faut bien souvent s’adapter à la météo et aux stocks réels », appuie Sabine Lopez.

Un mélange de variétés endémiques et de productives

« Pour constituer mon mélange multi-espèces longue durée, j’ai observé les espèces fourragères qui se développent dans les prairies naturelles de mon exploitation J’ai ainsi identifié certaines espèces endémiques comme la fléole ou la minette, que j’ai incorporées dans mon mélange Je pense que c’est un des facteurs clé de longévité de ces prairies », décrit Julien Bonnet. L’éleveur avait essayé d’intégrer du pois et de la vesce dans les cultures céréalières mais les dégâts causés par les sangliers l’ont forcé à changer son fusil d’épaule.

« Les prairies semées font d’excellentes parcelles de pâturage pour l’automne mais nous avons implanté également des surfaces de sorgho, moha, millet et colza fourrager, plantes plus résistantes au stress hydrique. On fait passer les brebis une seule fois, cela permet de le faire manger du vert sur pied. » Julien et Sabine exploitent également entre 10 et 20 ha de méteil suivant les années, « on mise davantage sur la quantité que sur la qualité avec le méteil », reconnaît l’éleveur. Le couple peut également compter sur 15 ha de prairies naturelles et près de 560 ha de parcours en collines, qui représente tout de même l’alimentation des brebis pendant six mois de l’année.

« Toutes ces surfaces nous permettent de récolter autour de 120 tonnes de fourrages par an, ce qui permet de subvenir largement aux besoins du troupeau. Néanmoins, en 2022, nous avons dû acheter de la luzerne sur pied et de l’aliment car avec le gel de printemps et la sécheresse estivale, les récoltes ont été désastreuses et dans le meilleur des cas, divisées par deux », souligne Julien Bonnet.

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