Aller au contenu principal

Des fromages similaires avec un coagulant végétal

Les pâtes pressées fabriquées avec du coagulant végétal sont voisines de celles fabriquées avec de la présure animale, mais parfois un peu plus amères.

La présure végétale donne des résultats similaires dans la fabrication fromagère fermière. Des tests sont cependant recommandés.  © D. Hardy
La présure végétale donne des résultats similaires dans la fabrication fromagère fermière. Des tests sont cependant recommandés.
© D. Hardy

L’utilisation de coagulant végétal, souvent à base de chardon, à la place de la présure, extraite de l’estomac des jeunes animaux est traditionnelle dans les pays de l’arc méditerranéen. C’est par exemple le cas du Serra da Estrela, une AOP portugaise au lait de brebis, à pâte molle et à croûte lavée. Les coagulants végétaux les plus couramment utilisés sont issus des fleurs de chardon Cynara cardunculus. Leurs enzymes qui coagulent le lait ont pour la plupart un comportement comparable à celui de la chymosine. En France, seul le Beaugel Chardon de l’entreprise Coquard est commercialisé comme coagulant végétal. D’après les indications, il a une concentration en principe actif 10 fois moins importante qu’une présure 520.

Fromages plus amers pour les pâtes pressées fermes

Dans le cadre des projets Coaveg et Coaveg 2, des fromages au lait de chèvre et de brebis ont été fabriqués au centre fromager Actalia Carmejane (Alpes-de-Haute-Provence) soit avec de la présure 520, soit avec le coagulant Beaugel Chardon. Pour le lait de brebis, les temps de coagulation, la cinétique d’acidification, les rendements étaient semblables en pâte pressée non cuite souple ou ferme. Si les pâtes pressées souples ont présenté les mêmes qualités visuelles, sensorielles et gustatives, les pâtes pressées fermes ont été jugées légèrement plus amers avec le coagulant végétal.

Des producteurs ont testé le coagulant végétal

Une enquête auprès de 41 fromagers fermiers ayant déjà testé les coagulants végétaux montre que 24 d’entre eux sont satisfaits et 12 ont observé des changements. Les différences portaient surtout sur la texture plus souple mais certains ont aussi observé des modifications dans le goût, la fabrication ou l’affinage. Trois producteurs mécontents déploraient des textures trop souples et trois autres de l’amertume. « Si le coagulant végétal testé semble un bon substitut à la présure, il reste indispensable de faire des essais sur une petite quantité de lait et de goûter la production en fin d’affinage avant de se lancer sur la fabrication de routine », concluent Coline Sabik d’Actalia et Sabrina Raynaud de l’Institut de l’élevage.

Le saviez-vous ?

Pour les végétariens ou les consommateurs de halal ou de cascher

Selon une enquête auprès de producteurs fermiers, les principales motivations pour l’utilisation sont de répondre à une demande des consommateurs végétariens (48 %), d’améliorer la texture et le goût de certaines productions (35 %) ou de répondre à une demande des consommateurs qui ont un régime hallal ou cascher strict (2 %). A contrario, ceux qui ne l’utilisent pas n’ont pas de demande de la part des consommateurs, méconnaissent ce coagulant, ont un cahier des charges l’interdisant ou ne veulent pas subir l’effet de mode du « tout végétal ».

Les plus lus

Agneaux à l'engraissement en Afrique du Sud
De l’intérêt des levures dans la ration des brebis et des agneaux
Le fabricant de levures Lallemand présentait une série d’études confirmant l’intérêt de l’ajout de levures vivantes dans la…
<em class="placeholder">Florent et Charles Souyris et Philippe Galtier, Gaec de Cuzomes</em>
Aveyron - « Nous avons investi pour travailler 35 heures par semaine dans notre élevage ovin »
Dans l’Aveyron, les trois associés du Gaec de Cuzomes montrent comment ils ont optimisé la productivité du travail et la…
<em class="placeholder">Mathilde Poulet</em>
« Je travaille comme technico-commerciale avant de m’installer en élevage ovin »
Prendre son temps pour construire un projet viable et profiter de l’expérience du terrain en amont, voilà les objectifs de…
Manon Fleuroux élève un troupeau de 60 brebis
« Nous devons nous réapproprier la mort de nos animaux »
Manon Fleuroux élève un troupeau de 60 brebis à Montréal dans l’Aude et est engagée dans la création d’un abattoir mobile. Suivie…
Samuel Bulot, président de l’Institut de l’élevage.
« L’Institut de l’élevage doit venir dans les cours des fermes »
Samuel Bulot a été élu président de l’Institut de l’élevage le 13 juin. Éleveur laitier bio en Côte-d’Or, il mesure l’…
Ludovic Gilbert et Théo Haller
"Reprendre la ferme de papy, du rêve à la réalité"
Depuis son enfance, Théo Haller a rêvé de reprendre l’exploitation de son grand-père maternel décédé lorsqu’il avait dix ans,…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir Pâtre
Consultez les revues Réussir Pâtre au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Réussir Pâtre