Aller au contenu principal

Des brebis qui muent pour éviter la tonte

Par une série de croisement et sélection, l’Inra a introduit dans un troupeau de race Romane un caractère de mue de la toison.

Le revenu de la laine étant parfois inférieur au coût de la tonte, les races ovines sans laine ou qui muent séduisent de plus en plus d’éleveurs européens. En France, les généticiens de l’Inra de Toulouse ont introduit le caractère de mue issu du mouton Martinik Black Belly sur le troupeau de brebis Romane du troupeau expérimental du domaine de la Sapinière à proximité de Bourges. Ils ont pour cela croisé des moutons Martinik Black Belly avec les moutons de race Romane, suivi d’une sélection sur la mue des animaux pendant quatre générations.

Une mue précoce régulée par l’éclairement

À chaque génération, le nombre d’animaux perdant leur laine et la surface de peau en mue augmentaient. Après quatre générations de sélection, les 150 brebis sélectionnées (avec 94 % de sang romane) ont partiellement ou totalement perdu leur toison à 19 mois. Environ un tiers des animaux avaient totalement perdu leur toison. Régulée par la durée d’éclairement, la mue débute fin avril et se prolonge jusqu’en juillet, la laine tombant par petits morceaux. Après la mue, une nouvelle toison laineuse repousse chaque année. Plus de la moitié des agneaux présentaient un début de mue dès l’âge de trois mois et demi, ce qui permet de sélectionner précocement sur ce caractère.

Un caractère héritable qui pourrait s’intégrer dans chaque race

« Ce caractère fortement héritable a été intégré dans la population sans altérer les autres performances par comparaison aux brebis Romane » expliquait Daniel Allain de l’Inra de Toulouse, dans une communication présentée aux journées 3R en décembre dernier. La sélection se poursuit pour tenter d’obtenir un mouton qui mue totalement. « Aujourd’hui, nous avons montré que cette sélection est possible et que le caractère de mue peut s’acquérir relativement simplement par croisements et sélections » s’enthousiasme Daniel Allain qui va maintenant présenter ses travaux aux organismes de sélection. En Grande-Bretagne, les moutons « easy care » (faciles à élever) incluant ce caractère de mue ont déjà séduit certains éleveurs qui ont cependant dû s’habituer à voir dans les prairies des animaux à moitié délainés…

Les plus lus

<em class="placeholder">Mathilde Poulet</em>
« Je travaille comme technico-commerciale avant de m’installer en élevage ovin »
Prendre son temps pour construire un projet viable et profiter de l’expérience du terrain en amont, voilà les objectifs de…
<em class="placeholder">Florent et Charles Souyris et Philippe Galtier, Gaec de Cuzomes</em>
Aveyron - « Nous avons investi pour travailler 35 heures par semaine dans notre élevage ovin »
Dans l’Aveyron, les trois associés du Gaec de Cuzomes montrent comment ils ont optimisé la productivité du travail et la…
<em class="placeholder">Christophe Holtzer et Éric Arnould</em>
« Je facilite la reprise de ma ferme ovine »
Dans les dix ans à venir, 61 % des éleveurs ovins prendront leur retraite. Face à ce constat alarmant, Éric Arnould a…
<em class="placeholder">Béliers Noire du Velay</em>
FCO : Des impacts à plus ou moins long terme sont à prévoir en matière de génétique
Pour Bertrand Bouffartigue, animateur de la section ovine à Races de France, l’enjeu est de recapitaliser les cheptels atteints…
<em class="placeholder">Agneau et brebis en bergerie</em>
L’appli Robustagno pour améliorer la survie des agneaux
La survie des agneaux se joue lors de plusieurs moments clés, dès la mise en lutte des brebis jusqu’à la mise bas. L’…
<em class="placeholder">Sana avec son bâton. </em>
La drôle d’estive de Sana, fille de bergère
Sana, 10 ans, partage le travail en montagne de Chloé, sa maman bergère. Elle raconte son quotidien sur les flancs du Chalvet et…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir Pâtre
Consultez les revues Réussir Pâtre au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Réussir Pâtre