Des bergers formés des deux côtés des Pyrénées
Le projet Pyrpastum a permis de faire se rencontrer les écoles de bergers françaises et espagnoles. Une bourse à l’emploi de bergers est mise en place dans les Pyrénées.
Le projet Pyrpastum a permis de faire se rencontrer les écoles de bergers françaises et espagnoles. Une bourse à l’emploi de bergers est mise en place dans les Pyrénées.
Pendant trois ans, le projet Interreg Pyrpastum a eu pour mission de promouvoir le métier de berger et les pratiques pastorales sur les deux versants des Pyrénées. Après de nombreux échanges d’élèves et d’éleveurs, la publication d’un état des lieux des pratiques et de l’emploi pastoral sur les Pyrénées, ainsi que la comparaison des diplômes et niveaux de qualification en France et en Espagne, le projet s’est terminé en décembre 2020 avec l’idée de renforcer le réseau et les dispositifs de formations pour les éleveurs, les bergers et les vachers. Les résultats de ces rencontres ont permis aux acteurs de mieux se connaître et mieux mettre en avant la spécificité du métier de berger, notamment via la réalisation d’un film de 49 minutes Élevage de montagne : ces métiers clés du territoire pyrénéen à voir sur YouTube.
Berger d’estive : un métier complet
« Berger d’estive est un métier à part entière, témoigne Amandine Fonau, formatrice spécialisée en élevage au CFPPA Ariège Comminges. Il faut savoir gérer les bêtes en milieu montagnard, prendre des décisions en autonomie et animer un territoire multi-usage qui est partagé avec des randonneurs, des chasseurs et des mordus de VTT. » La formation qu’elle anime accueille des jeunes de tous profils et de toute la France qui souhaitent se reconvertir dans le gardiennage de troupeaux en montagne. « Nous voulons les former en lien direct avec les éleveurs et les bergers pour qu’ils puissent se créer leur propre réseau. Lors de leur formation, ils rencontrent les nombreux professionnels de la montagne : vétérinaires, accompagnateurs en montagne ou spécialiste de chien de troupeau. À l’issue de leur diplôme, ils trouvent tous une place en estive. Les différents modules leur offrent une réelle pluri-compétence qui leur permet de débuter en saison en tant que salarié sur une estive et de poursuivre leur activité, toujours en tant que salarié, en exploitation agricole cette fois pour l’agnelage ou de la garde le reste de l’année. »
Ce qui rend fière Amandine, c’est quand un jeune s’ancre durablement dans le territoire. « Je trouve particulièrement riche quand un ancien arrive à transmettre sa passion et sa connaissance de l’estive à un jeune de notre formation. Cela permet la transmission orale de tous ces savoirs et savoir-faire dont dépend l’activité, et ce qui en fait sa finesse et sa richesse. »
Une bourse à l’emploi pour répertorier les offres
Pour faciliter les échanger entre bergers, éleveurs et groupements de producteurs, une bourse à l’emploi a été créée. Sa particularité est de regrouper des offres à la fois côté espagnol et côté français. Le site internet pyrpastum.eu, bilingue catalan et français, met en contact les différents professionnels de l’élevage qui cherchent ou offrent un emploi en publiant gratuitement les annonces. Pour l’instant, les offres recensées correspondent principalement à l’Ariège et aux Pyrénées catalanes mais le site couvre toute la chaîne pyrénéenne et attend des propositions.
Lire aussi : Une formation pour devenir berger en estive
Grégory Colin, 40 ans, berger d’estive
« Je me suis reconverti comme berger »
« J’étais aide-soignant dans les Vosges mais je me suis reconverti en berger d’estive. Comme beaucoup, j’ai commencé par du woofing. J’ai fini ma formation l’année passée et je pars cet été garder 1 500 brebis dans l’estive sur laquelle je me suis formé lors de mon dernier stage. La formation a été très enrichissante et complète. Elle nous prépare à un métier qui n’est pas tous les jours facile. Il faut être prêt à grimper 1 500 m de dénivelés en une soirée pour récupérer une brebis égarée ou passer des journées sous la pluie complètement trempé. Ce que j’aime, c’est cette liberté et ces grands espaces en plus des bêtes dont il faut prendre soin. »