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Station ovine du Mourier
Découverte d´un atelier économe à la faveur d´une journée protéagineux

Enjeu de l´apport protéique autonome : la sécurité alimentaire, mais aussi l´économie de l´exploitation. Au Mourier, 150 éleveurs et techniciens ont pris conscience de la nécessité d´une nouvelle approche sur ces questions.


Les protéagineux, les légumineuses, l´herbe : autant d´ingrédients de la ration d´un ovin qui peuvent apporter une bonne image à l´agneau et réduire les charges opérationnelles. « L´alimentation représente 60 % de ces charges opérationnelles sur une exploitation, souligne Eric Pottier, responsable de la station expérimentale ovine du Mourier. On sait désormais améliorer l´autarcie alimentaire par la mise en oeuvre de cultures mais il faut aussi modifier les systèmes de conduite des animaux en valorisant l´herbe pour diminuer le concentré utilisé par les agneaux, en recherchant des sources protéiques produites sur l´exploitation comme les protéagineux, les oléoprotéagineux, les légumineuses. »
©J. Diependaele


Apport de rations simplifiées
L´autonomie alimentaire varie de 70 à 90 % selon les exploitations en Limousin, elle est de 70 % dans l´Ouest, de 80 % en Paca : essentiellement par les fourrages, l´herbe et les céréales et il devient possible de la mener bien plus loin avec les autres plantes riches en protéines.
Jérôme Normand de l´Institut de l´élevage insistera sur la possibilité d´incorporer pois, féveroles, lupin. Même si parfois la vitesse de croissance diminue légèrement, la qualité du gras ne se détériore pas. Il est possible de simplifier le rationnement en apportant des graines entières non écrasées ou broyées. Avec une trémie de chaque aliment, les agneaux régulent très bien leur consommation.

Olivier Pagnot (CA Vienne) compare les marges brutes d´équivalence avec les autres cultures. Ainsi par exemple, remplacer un hectare de céréales à 90 euros par tonne est bénéfique si le rendement du lupin dépasse 25 q pour 55 q de céréales ou si le lupin dépasse 19 q en remplacement d´un tournesol. Ces données d´équivalence doivent tenir compte des prix des céréales, des oléagineux et de leur rendement.
Hubert Bourchon (CA Creuse) présente les modes de culture des légumineuses, leurs potentiels de rendement en pur ou en mélange avec des graminées.
Michel Doebbels de la Station expérimentale ovine de Glane estime que « le foin de luzerne apporte en complément des céréales de bonnes performances pour finir les agneaux. Le pâturage sur luzerne améliore systématiquement la tenue du gras et sa couleur. » Seule précaution : respecter une transition de 8 à 10 jours pour éviter l´entérotoxémie.

Pour Louis-Marie Cailleau (Chambre régionale d´agriculture du Limousin), la place des légumineuses comme la luzerne, le trèfle violet, le sainfoin dans les systèmes fourragers peut s´accroître en regard de leur excellente valeur nutritive et surtout azotée. Elles permettent de constituer des stocks d´excellente qualité en foin ou en enrubanné. Elles se pâturent très bien avec une transition alimentaire et un rationnement des surfaces au fil avant-fil arrière. L´économie représente 20 à 30 kg de concentré par agneau.
Hervé Feugère (CA Creuse) présentait les avantages du pâturage hivernal. Vincent Bellet (Institut de l´Élevage) montre la possibilité de concilier autonomie alimentaire et production d´agneaux au 4e trimestre. Les pistes sont multiples : report des agneaux, avance de mises-bas en saison ou mise en place de contre-saison.

Une visite des prairies du Mourier et des bergeries de la ferme expérimentale a permis aux éleveurs de se familiariser avec les clôtures souples Gallagher à trois fils ou Spider à quatre fils mais aussi de vérifier sur le terrain les mérites du pâturage hivernal avec un chargement global sur cette période de 2 à 3 brebis à l´ha.
Des cases spécifiques pour l´engraissement des agneaux et la distribution automatisée d´aliments aux agneaux ont également retenu l´attention des éleveurs.

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