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Formation des éleveurs
Dans les Pyrénées-Atlantiques, une école grandeur nature pour devenir berger-fromager en estive

Au coeur des Pyrénées, une formation originale, unique et diplomante de berger-fromager propose d´alterner théorie et pratique.

© Pâtre


Dans le massif pyrénéen, le manque de main-d´oeuvre en estive pour le gardiennage posait problème autant pour les troupeaux laitiers que viande et autant en ovin qu´en bovin. Les services pastoraux des Pyrénées-Atlantiques, de Hautes-Pyrénées et de la Haute-Garonne ont créé en 1991 une formation originale pour apprendre à être berger ou vacher transhumant.
Cette formation par alternance de deux ans est qualifiante et diplomante (niveau IV, équivalent à un Bac) de berger-fromager en estive. Elle est assurée de façon complémentaire par deux centres de formation, le lycée professionnel agricole d´Oloron-Sainte-Marie dans les Pyrénées-Atlantiques et le centre de formation professionnel et de promotion agricole (CFPPA) de Lannemezan dans les Hautes-Pyrénées.

 

La formation très pratique est destinée à des bergers capables de tenir une estive fromagère. ©D. R.


S´occuper du troupeau et faire le fromage
Très concrète, la formation se fait grandeur nature en alternance chez des éleveurs de la région durant l´hiver, sur l´exploitation du lycée pendant dix semaines au printemps et à l´automne et dans les estives pendant l´été. L´exploitation du lycée d´Oloron-Sainte-Marie est constituée d´un troupeau de 450 brebis laitières basco-béarnaises. Les stagiaires apprennent ainsi à soigner, à conduire et à traire les brebis avant de transformer le lait en fromages AOC Ossau Iraty. De la mi-juin à la mi-septembre, la formation se poursuit dans les cabanes d´estive des vallées du Béarn et du Pays Basque, et les stagiaires apprennent ainsi à traire à la main et à s´adapter aux particularités de chaque estive avec l´accompagnement d´un tuteur berger.
La formation, très responsabilisante, forme des bergers qualifiés en capacité de tenir une estive fromagère. « Le métier de berger, ça ne s´invente pas, explique Jérôme, un apprenti de la promotion berger vacher pluriactif 1999-2001. Etre berger, ce n´est pas que regarder ses bêtes manger du lever au coucher du soleil. C´est aussi des journées où le brouillard complique les tâches quotidiennes, à la recherche de son troupeau, de la montagne et parfois de soi-même ». Même constat chez Benat Merle, sorti lui en 2005, qui apprécie ce métier plein de vie aux multiples facettes : « on part de la bonne herbe pour arriver au fromage. Les conditions de travail sont originales, soumises au rythme du troupeau ».
L´enseignement se fait en étroite collaboration avec la profession puisque plus d´une centaine de bergers et d´éleveurs transhumants ont déjà participé à l´animation de la formation. La pédagogie est ainsi axée sur des allers-retours entre les savoirs empiriques des bergers et les savoirs scientifiques.

Mis dans des situations réelles, les futurs bergers développent des capacités d´autonomie qui les rendent responsables du troupeau, d´eux-mêmes et des partenaires de la montagne. Tout un volet de la formation concerne d´ailleurs la connaissance du milieu socioprofessionnel et du pastoralisme. L´histoire agropastorale des vallées pyrénéennes est ainsi approchée. Plongé dans le milieu professionnel, les stagiaires prennent conscience de la dimension de pluriactivité du berger qui va s´occuper l´hiver de tourisme, d´artisanat ou de bûcheronnage.
A la fin de la formation, les stagiaires peuvent s´orienter vers les métiers de berger-fromager, de gardien de grands troupeaux (brebis taries ou ovin-viande) ou de gardien de bovins. Depuis 1991, une cinquantaine de jeunes adultes ont déjà été formés. Pour ces bergers-fromagers, pas de problèmes pour trouver un emploi. Un tiers d´entre eux se sont même installés à leur compte ou en association.
Cette formation, d´une quinzaine de stagiaires tous les deux ans, débutera son recrutement pour 2007-2009 en novembre 2006. Avis aux futurs bergers.

 

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