Christophe Riffaud, un président au cœur du mondial de tonte
Avec l’arrivée dans quelques mois de l’évènement sportif ovin de l’année, être à la présidence de l’organisation n’est pas de tout repos. Bien entouré et leader dans l’âme, Christophe Riffaud se dévoile.





Président de l’Association pour le mondial de tonte de moutons (AMTM), Christophe Riffaud voit arriver la date fatidique du 4 juillet, début de l’évènement, avec appréhension et excitation mêlées. Depuis trois ans que l’aventure a commencé, Christophe a dû apprendre à jongler entre la gestion de l’association, l’animation des évènements, auxquels il participe bien souvent comme sportif et son activité professionnelle de tondeur et d’éleveur bovin. « Je ne pensais pas devenir président de l’association, confie le tondeur professionnel de 40 ans. Mais comme je portais le projet à bout de bras c’est assez naturellement moi qui ai été désigné. Je ne regrette rien car cela m’a fait évoluer. » Une évolution en compétences tout d’abord, puisque organiser un tel évènement demande de toucher à tout : communication, relations politiques, logistique, etc. Et puis une évolution dans son savoir-être, comme le témoigne la secrétaire générale de l’association, Julie Renard : « Christophe est d’un naturel plutôt réservé, mais il a dû travailler sur la prise de parole en public, il a gagné en assurance pour engager des relations durables avec les partenaires du mondial ou pour répondre aux médias. »
De l’écoute et de l’émotion
En effet, le président de l’AMTM a rencontré les hautes sphères du pouvoir : préfet, président de région, ministre de l’Agriculture et même le président de la République en personne lors d’un déplacement en Haute-Vienne. Mais c’est la discussion qu’il a tenue avec l’ambassadrice de France en Nouvelle-Zélande qui l’a beaucoup marqué : « elle m’a dit que quelles que soient nos fonctions, nos responsabilités, notre grade, nous restons tous humains et qu’il ne devait pas y avoir de barrière entre nous. Cela m’a beaucoup aidé par la suite. » C’est d’ailleurs en Nouvelle-Zélande que Christophe a vécu le moment le plus fort de son mandat de président. « Lorsque le verdict du jury a été dévoilé, que l’on a su qu’ils avaient retenu la France comme pays hôte du mondial, que notre dossier était monté avec un professionnalisme exemplaire et que la salle s’est levée pour nous applaudir, les larmes me sont montées aux yeux », se remémore l’athlète dont l’émotion est encore palpable dans sa voix. Depuis décembre 2015, Christophe et son équipe de bénévoles sont sur tous les fronts pour promouvoir et faire découvrir la tonte au plus grand nombre et organiser des évènements originaux et fédérateurs. « Il fallait arriver à garder tout le monde motivé et pour cela, Christophe a su mettre à profit sa plus grande qualité, qui est son sens de l’écoute », témoigne Julie Renard, qui, en plus d’être passionnée elle aussi de tonte, partage la vie de Christophe.
Capitaine d’équipe décidé et visionnaire
« Les membres de l’association m’ont fait confiance dès le départ, malgré les personnes qui nous prenaient pour des fous. Les bénévoles savent que je suis prêt à tout donner pour aller jusqu’au bout et je sais qu’ils sont prêts à faire de même », confie l’homme au regard décidé, tel un capitaine qui mènera son équipage à bon port. Christophe Riffaud a bien en tête de garder son équipe soudée et pour cela il prévoit des moments de convivialité, donne la parole à chacun, distribue les responsabilités afin que tout le monde se sente investi dans la réussite de l’évènement sportif. Pour lui, tout cela n’aurait pas de sens sans les gens qui l’entourent, qu’il s’agisse de sa famille, ses amis, les membres de l’association ou les partenaires du projet. « Christophe est un visionnaire, il a toujours un cran d’avance sur tout le monde et ça nous motive tous à nous dépasser, même si parfois il va un peu trop vite pour le reste du monde », décrit en souriant Julie Renard. Christophe Riffaud semble avoir le cerveau sans cesse en ébullition. « Malgré toutes ces responsabilités et les sollicitations, il a su rester profondément humain, toujours très attentionné envers son entourage. C’est aussi quelqu’un de solide, aussi physiquement que mentalement », poursuit sa compagne. Solide, il l’est mais à l’approche du Mondial, le stress est de plus en plus présent. « Pour remédier à cela, je pratique le yoga et la méditation, que j’ai découverts lorsque j’ai fait les championnats de France et le tournoi des six nations en 2013. Ça permet de prendre du recul et de s’apaiser », raconte le sportif de haut niveau, avec plein de projets dans ses valises pour l’après Mondial.