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Bilan de prédation du loup pour l’été 2022

L’automne sonne l’heure des comptes pour la prédation estivale par le loup. Si 2021 avait affiché une légère baisse du nombre de victimes, il n’en est rien pour 2022.

Alors qu’au sortir de l’hiver 2021-2022, les professionnels de l’élevage apprenaient avec surprise que la population de loups en France avait quasiment doublé par rapport au précédent comptage, la zone de présence et le nombre de victimes du grand canidé au 31 août 2022 vont en ce sens (données Dreal Auvergne Rhône-Alpes).

Le loup sévit dans 50 départements

Près de 50 départements comptabilisent au moins une attaque de loup sur troupeau domestique entre le 1er janvier et le 31 août, soit un total de 8 038 victimes indemnisables ou en cours d’indemnisation. Cela représente une augmentation de 1 272 victimes en deux ans. Ce sont Auvergne Rhône-Alpes et l’Occitanie qui totalisent la plus forte augmentation du nombre de victimes, avec respectivement +576 et +581 par rapport à 2020 à la même date. On observe également de nombreux nouveaux fronts de colonisation, dans le centre de la France, en Normandie ou encore en Vendée.

Vers un prélèvement plus qualitatif

Ces données alimentent le questionnement autour des mesures de protection des troupeaux mises en place. Marc Rivet, étudiant à l’Institut national du service public, a rédigé un rapport sur la stratégie de gestion des loups en France par les tirs de prélèvement. Sa conclusion est sans appel : « La politique de contrôle létal de la population de loups en France est aujourd’hui démesurément concentrée sur une gestion quantitative. Cette orientation emporte deux conséquences dommageables à l’efficacité du contrôle létal en vue de la défense des troupeaux d’élevage : d’une part la politique de prélèvements est saturée par la controverse sur le suivi de population et le nombre de loups pouvant être prélevés chaque année ; d’autre part cette inclinaison conduit à négliger l’importance d’un contrôle létal ciblé et réactif, conforme à la logique de gestion adaptative souhaitée par le PNA 2018-2023 ». L’auteur appelle donc les rédacteurs du futur plan national d’action loup, qui devrait entrer en vigueur en 2024, à prendre davantage en compte l’aspect qualitatif dans les tirs de prélèvement. Il préconise la professionnalisation des lieutenants de louveterie. Marc Rivet propose 14 recommandations, d’après ses analyses et observations personnelles pour améliorer la gestion du prédateur sur le territoire national. Cela va de l’élargissement du panel d’observateurs de la présence du loup afin d’affiner le comptage de la population à la facilitation du recours aux tirs de protection via des mesures politiques et une formation pour les éleveurs-bergers.

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