Salon de l'Agriculture
Au salon de l’agriculture, l’agrobiodiversité est ovine
Lors du salon de l’agriculture, le prix de l’agrobiodiversité animale récompense chaque les éleveurs ou associations d’éleveurs qui se mobilisent pour sauvegarder le patrimoine génétique de l’élevage français.
Lors du salon de l’agriculture, le prix de l’agrobiodiversité animale récompense chaque les éleveurs ou associations d’éleveurs qui se mobilisent pour sauvegarder le patrimoine génétique de l’élevage français.
Pour cette huitième édition, les lauréats du Prix national de la Fondation du patrimoine pour l'agrobiodiversité animale mettent en lumière les petits ruminants. Ce concours, qui se tient chaque année lors du Salon de l’agriculture à Paris depuis 2012, valorise le travail les éleveurs investis dans la préservation de la diversité génétique des animaux de rente. « L’agriculture française commence à se décliner sur un nouveau modèle, basé sur l’histoire, sur le local et le terroir et la proximité avec les citoyens. La préservation du patrimoine génétique et donc de races méconnues devient incontournable sur notre territoire », insiste Marc Prikazsky, PDG de Ceva Santé Animale, mécène principal de ce concours, aux côtés de la Fondation du patrimoine.
Les solognotes sinon rien !
Alors que les heureux gagnants sont deux éleveurs de chèvres de Lorraine dont ils transforment le lait en cosmétiques, la deuxième marche du podium sont attribués à Laines à l’Ouest, un collectif d’éleveuses de moutons avranchins, cotentins et roussins de la Hague qui valorisent localement la laine de leurs brebis. La médaille de bronze revient, elle, à Achille de Sparre, jeune moutonnier très motivé et dynamique, qui s’est lancé dans l’élevage et la sauvegarde des brebis solognotes. « Etant installé dans le Loir-et-Cher, je n’imaginais pas prendre une autre race pour constituer mon troupeau, argumente le jeune homme de 24 ans. Ces brebis se contentent de peu, sont robustes et vivent très bien dehors. Mon système étant basé sur du pâturage à temps plein, c’était un critère incontournable. »
Achille de Sparre a commencé avec 90 brebis mais compte bien augmenter son troupeau jusqu’à atteindre 200 têtes. Néanmoins, le jeune homme préfère garder un troupeau de petite taille, car il valorise la viande de ses agneaux en vente directe sur les marchés et auprès de restaurateurs. Ils sont d’ailleurs une vingtaine d’éleveurs de solognotes à s’être regroupés derrière une marque commerciale « Agneau de Sologne », permettant d’identifier la race à tête marron. Achille de Sparre compte beaucoup sur l’écopâturage, qui lui permet d’avoir accès à des terres sans débourser des fortunes car « même si les terres de la région sont assez pauvres, le foncier coûte extrêmement cher à cause de la chasse », explique-t-il. Grâce aux 4 000 euros alloués par le prix, Achille pourra développer une boutique pour la vente à la ferme.
Des races productives oubliées
Pour Stéphanie Maubé et ses consoeurs de Laines à l’Ouest, le patrimoine ovin du Contentin est représenté par trois races : le bien nommé mouton du Cotentin, le Roussin de la Hague et le mouton Avranchin. Ces races, considérées comme rustiques, étaient néanmoins parmi les meilleures au contrôle de performance (en prolificité et en conformation) jusque récemment. Ces trois races sont à aptitudes mixtes, c’est-à-dire qu’elles n’ont pas besoin d’être croisées pour dévoiler un excellent potentiel. Pour le collectif, l’essentiel de la démarche est avant tout de « soutenir une agriculture durable et à une échelle locale ». La dynamique du groupe est telle que l’on pourrait espérer la création d’atelier de lavage et de filature dans la région normande. Car pour le l’instant, la laine est envoyée en Haute-Loire pour être lavée puis dans la Creuse pour être filée.