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Assurer le succès des luttes naturelles de printemps

Intervalle mise bas-mise en lutte, note d’état corporel, durée de lutte… autant de paramètres à maîtriser pour assurer un bon taux de fertilité de ses brebis.

Sans bélier vasectomisé, une durée de lutte de 3 cycles est préconisée.
Sans bélier vasectomisé, une durée de lutte de 3 cycles est préconisée.
© Ciirpo

Au printemps, les taux de fertilité des brebis adultes sont couramment soumis à des variations d’un élevage à l’autre, voire dans le même élevage, y compris avec des races désaisonnées. En 2020 et 2021, 3 459 brebis de races Limousine, Romane et Grivette ont été suivies dans neuf élevages de Haute-Vienne, Creuse et Corrèze. Le taux de fertilité moyen s’est établi à 71 % avec deux élevages en dessous de 50 % et cinq élevages qui dépassent 80 %.

« Des brebis en bon état ou en prise de poids »

L’état corporel des brebis à l’introduction des béliers et son évolution pendant la lutte influencent de façon importante le nombre de femelles gestantes. Si les brebis présentent une note d’état corporel supérieure ou égale à 3 (sur une échelle de 0 à 5, de très maigre à très grasse) en début de lutte, 90 % d’entre elles sont gestantes même si elles ne prennent pas de poids pendant la lutte. En revanche, si les femelles sont assez maigres (note d’état corporel strictement inférieure à 3), une prise d’état est nécessaire pour obtenir un taux de fertilité de 80 %. Enfin, pour les brebis qui mettent toujours bas à la même époque (sans accélération), le taux de fertilité atteint 93 % dans cette étude pour les brebis maigres dont la note d’état corporel est majorée pendant la lutte.

Un trimestre de repos après le sevrage

Par ailleurs, l’intervalle entre la dernière mise bas et la mise en lutte apparaît comme un critère prépondérant sur le taux de fertilité. Ainsi, il dépasse 80 % lorsque cette durée est supérieure à 160 jours contre environ 60 % entre 80 et 160 jours. En dessous de 80 jours, il est de l’ordre de 40 %, voire moins avec un intervalle très court entre l’agnelage et la mise en lutte. Enfin, la réalisation de trois cycles de lutte, soit 51 jours est préconisée. En effet, le premier cycle est en général peu fécondant. Une autre solution consiste à utiliser des béliers vasectomisés. Disposés dans les lots pendant 14 jours, ils sont ensuite remplacés par les mâles reproducteurs pendant au moins deux cycles. Dans ces deux cas de figure, le taux de fertilité passe de 52 % pour une durée de lutte plus courte à 80 %. En respectant une durée entre la mise bas précédente et la mise en lutte de 160 à 240 jours, il reste majoré de 12 %, passant de 79 à 91 %. Toutefois, ces généralités cachent de grandes disparités. Par exemple, deux éleveurs suivis réalisent chaque année seulement deux cycles de lutte sans bélier vasectomisé au préalable. Avec des mises en lutte toujours à la même date, des brebis en bon état ou en prise de poids au cours de la lutte, les taux de fertilité dépassent 80 %. Dans les 17 premiers jours d’agnelage, 70 % des brebis ont mis bas.

* Résultats obtenus dans le cadre du projet So_Perfects piloté par le Ciirpo et financé par la région Nouvelle-Aquitaine

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