Aller au contenu principal

Agnelage facilité, baisse de la mortalité

L’imagination des éleveurs semble sans limite lorsqu’il s’agit d’améliorer le confort des brebis au moment de la mise bas et pour que celles-ci développent bien leur instinct maternel.

Irlande – Alimentation en eau des cases d’agnelage

Le docteur Tim Keady, chercheur à l’institut de développement de l’agriculture et de l’alimentation Teagasc en Irlande était lassé de la corvée d’eau pendant la période des mises bas. Les cases d’agnelage étant généralement des installations temporaires, elles ne disposent pas d’abreuvoir. À charge alors de l’éleveur de subvenir aux besoins en eau des brebis mères. De fait, il lui fallait un système amovible, simple d’installation et facile à nettoyer. Il a utilisé un tube de forage en PVC qu’il fait passer dans chaque case à travers les barreaux. La surface du tube est découpée ponctuellement pour permettre à chaque brebis un accès à l’eau. Le tube est positionné de telle manière qu’il soit en pente douce dans tout l’espace d’agnelage, facilitant ainsi la circulation de l’eau. Cela évite que le liquide ne stagne et ne soit vecteur de maladie. Cette installation ne nécessite qu’une seule entrée d’eau, Tim Keady a inséré un tuyau d’arrosage dans l’extrémité haute de cet ingénieux abreuvoir. L’installation globale est facile à manipuler car légère et démontable, cependant il vaut mieux prévoir un diamètre large, environ 20 centimètres, pour éviter la casse.

Irlande – Des seaux pour faciliter l’acceptation des agneaux.

En Irlande, un éleveur a eu l’idée d’empêcher les brebis de rejeter les agneaux en leur mettant une sorte de minerve. Pour cela, il lui a suffi de récupérer des seaux en plastique de taille suffisante pour que la tête de la brebis tienne largement dedans. Une contenance de 15 à litres convient parfaitement. L’éleveur a ensuite découpé le seau à environ huit centimètres du fond. Le seau est ensuite placé sur l’encolure de la brebis récalcitrante, en s’assurant bien que le plastique repose sur la laine et non pas directement sur la peau afin d’éviter des irritations et blessures. Une fois le seau en place, celui-ci empêche la brebis de voir quel agneau la tète et, de fait, ne peut rejeter celui qu’elle ne désire pas. Le seau est généralement retiré au bout de six semaines. Ce dispositif simple et efficace ne gêne pas la brebis pour brouter.

Roumanie – Utiliser un chien pour créer un lien d’attachement entre la brebis et son agneau.

Felician Negrut, éleveur de brebis dans l’ouest de la Roumanie et docteur en zootechnie, s’est intéressé au développement de l’instinct maternel des brebis. À plusieurs reprises, il a dû faire face au rejet de l’agneau par sa mère. Cette situation est pénible pour l’éleveur qui doit alors trouver une mère d’adoption ou nourrir lui-même le petit. Le docteur Negrut a essayé de placer la mère dans une cage d’agnelage en compagnie de son agneau. À l’extérieur de la cage, dans la bergerie, il a attaché un chien. Celui-ci ne doit pas présenter de signes d’agressivité, mais sa seule présence pendant environ 24 heures à proximité de la brebis s’avère suffisante pour que celle-ci veuille protéger son petit, activant ainsi son instinct maternel. Le zootechnicien a obtenu également de bons résultats en déposant du sel sur le dos des agneaux issus de primipares. Les jeunes mères sont attirées et entreprennent de lécher les agneaux. Le comportement, initialement motivé par la gourmandise, se poursuit et devient motivé par l’instinct. Ce même éleveur roumain utilise ses meilleures brebis maternelles comme tutrices pour les agneaux orphelins. Felician Negrut introduit une brebis adulte qui a eu et élevé plusieurs agneaux et qui a prouvé ses qualités maternelles. Elle doit également être calme et ne pas montrer de signe d’agressivité envers les agneaux. La présence de la brebis adulte aurait des vertus apaisantes sur les orphelins qui, d’après les observations de l’éleveur, bêlent moins, sont moins agités et donc moins stressés. Ces agneaux consomment également plus tôt la nourriture solide et affichent des taux de survie bien supérieurs aux orphelins n’ayant pas grandi au contact d’une brebis. Les mélanges de lots se font aussi plus facilement, ces agneaux semblants plus sociables et adaptables à un nouvel environnement.

Les plus lus

Maxime Taupin
« On a beaucoup diversifié, j’ai besoin de revenir au métier d’éleveur ovin »
Maxime Taupin est en Gaec avec ses parents sur une exploitation multi-ateliers, entre troupe ovine, grandes cultures, vente…
Agneaux à l'engraissement en Afrique du Sud
De l’intérêt des levures dans la ration des brebis et des agneaux
Le fabricant de levures Lallemand présentait une série d’études confirmant l’intérêt de l’ajout de levures vivantes dans la…
Guillaume Maman
« J’ai créé un atelier ovin complémentaire des grandes cultures avec un minimum d’investissement »
Dans le nord-est de l’Aube, Guillaume Maman a repris l’exploitation familiale orientée grandes cultures et a créé un atelier ovin…
Manon Fleuroux élève un troupeau de 60 brebis
« Nous devons nous réapproprier la mort de nos animaux »
Manon Fleuroux élève un troupeau de 60 brebis à Montréal dans l’Aude et est engagée dans la création d’un abattoir mobile. Suivie…
Samuel Bulot, président de l’Institut de l’élevage.
« L’Institut de l’élevage doit venir dans les cours des fermes »
Samuel Bulot a été élu président de l’Institut de l’élevage le 13 juin. Éleveur laitier bio en Côte-d’Or, il mesure l’…
Laurent Loury, sélectionneur ovin
"A cause de la FCO, je vais manquer d’agneaux, de brebis et mes reproductrices sont bloquées sur ma ferme"
Laurent Loury est sélectionneur de brebis Ile de France dans l'Oise. Son troupeau est contaminé par la FCO3, les pertes animales…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir Pâtre
Consultez les revues Réussir Pâtre au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Réussir Pâtre