Aller au contenu principal

Agneau de Sisteron : un contrat spécial pour les éleveurs

La coopérative l’Agneau Soleil a mis en place à la fin de l’année 2020 un contrat spécifique afin de remédier aux périodes de carence de volumes. Une trentaine d’éleveurs sont à ce jour impliqués dans la démarche.

Comme beaucoup d’autres, l’Agneau Soleil doit faire face à un manque de volumes sur certaines périodes de l’année. « On a vraiment un manque de production et cela pose un problème », souligne François Mochet, directeur de la coopérative basée à Sisteron, dans les Alpes de Haute-Provence. C’est dans ce contexte que la structure a décidé de mettre en place un contrat spécifique (concernant l’agneau label rouge IGP de Sisteron) afin d’inciter les éleveurs au désaisonnement.

Il faut dire que la transhumance et le pastoralisme sont des pratiques ancrées dans l’histoire de la région. Depuis plus de 6 000 ans en effet, les brebis pâturent sur les parcours des Alpes, de Provence et de la Méditerranée. Mais cela ne correspond pas forcément aux besoins de la coopérative. « La transhumance a un poids très important dans la saisonnalité de la production. Il n’est pas facile de maîtriser la reproduction en montagne. Peu d’éleveurs décident d’y monter des béliers, ce n’est pas évident. Lorsque les troupeaux sont dans des groupements pastoraux, il faut par ailleurs l’accord de tous les éleveurs. Enfin, la prédation a aussi un impact sur la reproduction. Aujourd’hui, les agnelages se passent plutôt en bergerie, deux tiers à l’automne et le restant au printemps. »

Le contrat, proposé depuis la fin de l’année 2020, vise ainsi à inciter les éleveurs à avoir une meilleure régularité dans la livraison d’agneaux finis. « Afin d’encourager les éleveurs, nous avons mis en place des incitations financières qui complètent les plus-values de notre calendrier de désaisonnement, connu un an à l’avance. » Pour y prétendre, il faut donc avoir plusieurs périodes d’agnelages afin de garantir un étalement de la production sur toute l’année.

Mais le contrat va plus loin. Car les éleveurs engagés dans cette démarche intègrent un « groupe pilote ». Au-delà de la quantité, il s’agit de tirer complémentarité des systèmes de production afin d’optimiser les sorties d’agneaux, améliorer le suivi technique ou encore le niveau de conformité des carcasses. « 15 à 25 % des productions d’agneaux, engagées en filière label rouge IGP de Sisteron, sont écartées pour des critères de conformation, poids, état d’engraissement et âge. »

Les données technico-économiques récoltées doivent ainsi permettre de faire progresser la production. Des objectifs individuels sont fixés : si l’éleveur y parvient, il peut obtenir jusqu’à 30 centimes/kg de carcasse en plus. Un complément de prix est également lié à la réussite des objectifs du groupe (jusqu’à 10 centimes/kg de carcasse). « Un éleveur peut donc avoir jusqu’à 40 centimes du kilo en plus sur tous les agneaux Sisteron. »

À ce jour, seuls 23 éleveurs (sur 172 en IGP Sisteron) sont concernés par ce contrat. L’objectif de la coopérative est d’atteindre un groupe de 50 dans les trois années à venir. Ce contrat de production est le résultat d’un travail collectif entre les éleveurs, l’Agneau Soleil, Alpes Provence Agneaux et l’association Cesar (l’organisme de défense et de gestion qui gère le dossier LR IGP de Sisteron).

Les plus lus

Agneaux à l'engraissement en Afrique du Sud
De l’intérêt des levures dans la ration des brebis et des agneaux
Le fabricant de levures Lallemand présentait une série d’études confirmant l’intérêt de l’ajout de levures vivantes dans la…
<em class="placeholder">Florent et Charles Souyris et Philippe Galtier, Gaec de Cuzomes</em>
Aveyron - « Nous avons investi pour travailler 35 heures par semaine dans notre élevage ovin »
Dans l’Aveyron, les trois associés du Gaec de Cuzomes montrent comment ils ont optimisé la productivité du travail et la…
<em class="placeholder">Mathilde Poulet</em>
« Je travaille comme technico-commerciale avant de m’installer en élevage ovin »
Prendre son temps pour construire un projet viable et profiter de l’expérience du terrain en amont, voilà les objectifs de…
Manon Fleuroux élève un troupeau de 60 brebis
« Nous devons nous réapproprier la mort de nos animaux »
Manon Fleuroux élève un troupeau de 60 brebis à Montréal dans l’Aude et est engagée dans la création d’un abattoir mobile. Suivie…
Samuel Bulot, président de l’Institut de l’élevage.
« L’Institut de l’élevage doit venir dans les cours des fermes »
Samuel Bulot a été élu président de l’Institut de l’élevage le 13 juin. Éleveur laitier bio en Côte-d’Or, il mesure l’…
Ludovic Gilbert et Théo Haller
"Reprendre la ferme de papy, du rêve à la réalité"
Depuis son enfance, Théo Haller a rêvé de reprendre l’exploitation de son grand-père maternel décédé lorsqu’il avait dix ans,…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir Pâtre
Consultez les revues Réussir Pâtre au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Réussir Pâtre