CHAMBRE D'AGRICULTURE
Pourquoi, dans le Cantal, le sanitaire s'avère la première des préoccupations ?
La dernière session de l’organisme consulaire a été marquée par le volet sanitaire : FCO, MHE et fièvre charbonneuse. Des motions réclament un accompagnement efficace.
La dernière session de l’organisme consulaire a été marquée par le volet sanitaire : FCO, MHE et fièvre charbonneuse. Des motions réclament un accompagnement efficace.
Trois motions, déposées par la FDSEA, résument bien les préoccupations du moment et les débats suscités. Elles ont été présentées et votées lors de la dernière session de la Chambre d’agriculture, vendredi 6 septembre. La première alerte sur la grave menace sanitaire pesant sur les cheptels du département en raison de la fièvre catarrhale ovine (FCO), la maladie hémorragique épizootique (MHE) et la réapparition de la fièvre charbonneuse.
Il est intimé à l’État de financer et de rendre disponibles les vaccins, d’indemniser rapidement les éleveurs touchés, et de lever les obstacles administratifs pour protéger les exploitations agricoles. Le texte souligne l’urgence de mettre en place un stock de vaccins contre la fièvre charbonneuse. Enfin, il est réclamé “l’officialisation rapide des nouvelles discussions communautaires des États-membres pour généraliser le principe de mouvement des animaux, soit avec désinsectisation et analyse PCR négative, soit avec vaccination". Autant de mesures qui visent à “éviter des conséquences désastreuses sur les cheptels et assurer la pérennité de l’élevage dans nos territoires”. Cette motion a recueilli l’unanimité.
Les montagnards sont là
La seconde, adoptée sans la voix de la Confédération paysanne, demande des actions urgentes de l’État pour soutenir les agriculteurs face à une crise persistante, incluant des prêts bonifiés, l’exonération de la TFNB, le rappel d’une mise à disposition gratuite de vaccins..., ainsi que la reprise immédiate des débats parlementaires sur le projet de loi “pour entreprendre en agriculture”, afin de concrétiser les engagements pris et prévenir une nouvelle crise agricole.
À cet égard, la nomination de Michel Barnier à Matignon a été perçue comme “une bonne nouvelle”, par la majorité des élus. Joël Piganiol, président de la FDSEA, évoque dans ce ciel bien sombre, le “rayon de soleil” qu’apporte la prise de responsabilité de deux montagnards : l’élection de Fabrice Pannekoucke déjà chargé du dossier agricole et “qui a beaucoup apporté à nos terres”, désormais à la tête de la Région, en plus de la prise de fonction de Michel Barnier à Matignon, “lui aussi spécialiste de la question agricole et en qui on peut avoir confiance”.
Patrick Bénézit, vice-président de la FNSEA, espère : “Depuis les manifs, nous avons eu quelques avancées, mais tout n’est pas mis en œuvre.”
Quant à la troisième motion, votée à l’unanimité, elle demande une révision urgente de la Pac 2023-2027, en raison des pénalités injustes appliquées aux exploitants agricoles pour avoir introduit des mélanges de légumineuses sur des parcelles précédemment en prairies permanentes, “malgré la pertinence agronomique de cette pratique”. La chambre d’agriculture du Cantal réclame l’exonération immédiate de ces pénalités et une révision des règles pour garantir une cohérence entre les objectifs environnementaux de la Pac et les pratiques agronomiques.
Des stratégies proposées
Le préfet a conclu la session de la Chambre d’agriculture en tentant d’apporter quelques réponses aux préoccupations sur les enjeux sanitaires, environnementaux et législatifs. Il a évoqué la possibilité de rouvrir le débat sur l’obligation de vaccination aux coûts pris en charge par l’État - tout en soulignant les difficultés logistiques liées à une éventuelle vaccination de masse hors période vaccinale - et appelé à une vigilance collective lors des rassemblements. Pour renforcer la coordination et la gestion des crises, le préfet a proposé la mise en place de réunions régulières avec le Groupement de défense sanitaire (GDS), afin de faire le point sur les avancées et d’ajuster les stratégies en fonction de l’évolution des situations.
Il a aussi mentionné l’importance d’éviter les sanctions pour les agriculteurs, notamment concernant des règles parfois floues sur la gestion des légumineuses, tout en promettant que ces dispositifs seront revus. Toujours sur le plan législatif, Laurent Buchaillat a rappelé que le projet de loi d’orientation agricole sera prochainement retravaillé par le nouveau gouvernement et l’Assemblée nationale pour répondre aux attentes du secteur agricole. Et qu’il est de son devoir d’intéresser aux sujets des enjeux territoriaux ceux qui seront amenés, demain, à prendre de nouvelles responsabilités. En ce sens, les débats de la Chambre d’agriculture nourriront la réflexion.