Moisson 2024 : quelle qualité pour le blé et l'orge ?
La qualité est-elle au rendez-vous de cette moisson historiquement faible ? En blé tendre, les taux de protéines et les indices de chute de Hagberg s’annoncent globalement satisfaisants, et du côté des orges, la récolte devrait répondre aux attentes des brasseurs. En revanche, pour les deux céréales, les poids spécifiques sont faibles.
La qualité est-elle au rendez-vous de cette moisson historiquement faible ? En blé tendre, les taux de protéines et les indices de chute de Hagberg s’annoncent globalement satisfaisants, et du côté des orges, la récolte devrait répondre aux attentes des brasseurs. En revanche, pour les deux céréales, les poids spécifiques sont faibles.
Dans un communiqué conjoint daté du 14 août, FranceAgriMer, Arvalis et Terres Inovia livrent une première analyse des critères qualitatifs mesurés sur les récoltes de blé, orges, colza et pois de la moisson 2024, tout en indiquant que ces tendances seront à affiner au fil des analyses en laboratoire.
En blé tendre, des taux de protéines et des indices de chute de Hagberg satisfaisant pour cette moisson 2024
Concernant le taux de protéines, la moyenne nationale semble « assez proche » de celle observée en 2023 (qui était de 11,6 % selon FranceAgriMer), avec des résultats néanmoins contrastés selon les régions. Les indices de chute de Hagberg sont « globalement satisfaisants », alors que la crainte d’une germination précoce était dans tous les esprits. En revanche, les poids spécifiques sont annoncés très irréguliers avec des moyennes régionales « assez faibles sur la moitié Est du pays, correctes à bonnes sur la moitié Ouest ». Les deux instituts techniques et FranceAgriMer estiment qu'« un travail approprié du grain par les collecteurs permettra d’améliorer ce critère pour les lots proches du seuil contractuel ».
En orge, la moisson 2024 donne des qualités correctes pour la brasserie et de bons calibrages
En orge d’hiver, le communiqué indique que les teneurs en protéines devraient répondre aux attentes des clients dans la majorité des cas, notamment pour le débouché brassicole. Les poids spécifiques sont annoncés faibles, mais les calibrages des orges brassicoles sont « généralement corrects ». Les récoltes d’orge de printemps sont encore en cours mais les premiers résultats révèlent des teneurs en protéines moyennes qui oscillent « entre 9 et 10,5 % selon les régions », des poids spécifiques faibles, mais des calibrages qui sont « d’un bon niveau ».
En blé dur, la moisson 2024 est contrastée entre les bassins de production
Dans l’extrême Sud-Est, où les rendements en blé dur sont bons, les teneurs en protéines sont « un peu faibles dans certaines situations ». En revanche, le communiqué indique que les poids spécifiques, les taux de mitadin et de moucheture sont généralement d’un bon niveau. Dans le Sud-Ouest, les rendements sont très hétérogènes, mais les poids spécifiques y sont « généralement bons, avec des valeurs supérieures à la campagne précédente ». Les teneurs en protéines sont irrégulières, « d’assez faibles à correctes », et le taux de mitadin est, contrairement au Sud-Est, important dans certains secteurs. Le Centre présente des résultats plutôt positifs, avec des teneurs en protéines « majoritairement correctes », et des taux de mitadin et de moucheture « satisfaisants dans la majorité des cas ». Seuls les poids spécifiques sont inhabituellement faibles. Enfin le Centre-Ouest, se démarque par des teneurs en protéines « plus basses qu’à l’accoutumée » et des poids spécifiques légèrement plus faibles qu’en 2023.
En oléoprotéagineux, de très bonnes teneurs en oméga-3 en colza et des pois riches en protéines
En colza, la qualité globale de la récolte est « tout à fait correcte ». Le communiqué indique que les teneurs en huile varient selon un gradient Ouest Est habituel, avec une moyenne nationale attendue légèrement sous la tendance pluriannuelle de 43,5 % aux normes. La teneur en oméga-3 serait quant à elle « significativement supérieure de 0,5 à 1 point selon les régions ». Côté protéagineux, les rares graines de pois d’hiver qui ont pu être récoltées sont plutôt de petite taille, mais « très riches en protéines ». Enfin, pour le pois de printemps et la féverole, les teneurs en protéines s’annoncent « plus conformes aux valeurs habituelles ».