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Météo : pourquoi s’équiper d’une station connectée ?

Gestion des maladies, irrigation, apport d’azote… Les stations météo connectées et les outils d’aide à la décision qui les accompagnent permettent d’optimiser les quantités d’intrants apportés, mais aussi de gagner en confort de travail.

<em class="placeholder">Station météo Sencrop avec anémomètre et pluviomètre devant une parcelle de céréales.</em>
L’utilisation de stations météo connectées constitue des économies potentielles grâce à une gestion plus précise des interventions.
© Chambre d’agriculture de Haute-Saône.

Installer une station météo sur son exploitation contribue à concilier sécurisation de la production et optimisation des moyens mis en œuvre. Les divers paramètres qu’elle permet de relever vont faciliter la conduite des cultures dans un contexte d’augmentation des aléas climatiques et de demande sociétale autour de la réduction des phytos. En parallèle, des outils d’aide à la décision (OAD), fonctionnant sur la base de modèles, permettent d’intervenir davantage en préventif, à des doses plus réduites et, selon les années, à une fréquence moindre. Mais ces modèles établissent des calculs sur des maillages très variables (1 km à 30 km), d’où la nécessité de gagner en précision avec des stations météo connectées. Celles-ci permettent de confronter les estimations aux réelles valeurs de pluviométrie, de température… En intégrant ces données locales, les OAD vont donner des préconisations beaucoup plus fiables. Pour Olivier Deudon, agrométéorologue chez Arvalis, c’est « en utilisant des outils d’aide à la décision que l’on va maximiser le potentiel des stations météo. Ceux-ci vont synthétiser l’information et la rendre simple pour l’agriculteur. »

L’utilisation de stations météo connectées constitue pour l’agriculteur un gain de temps, un confort lié à l’anticipation possible des travaux, des économies potentielles grâce à une gestion plus précise des intrants et de l’irrigation, un meilleur rendement possible lié à une protection optimale contre les maladies et à une croissance des cultures dans les meilleures conditions. Si l’agriculteur ne souhaite pas investir dans une station, il en existe des versions dématérialisées, l’application compilant dans ce cas les données récoltées par d’autres équipements sur les réseaux de proximité (données spatialisées).

Associer des outils d’aide à la décision pour gagner en précision

Les informations brutes sur les conditions météorologiques de l’exploitation sont complétées de données calculées et de conseils agronomiques lorsqu’elles sont combinées à un OAD intégré ou additionnel. L’application analyse les données sous la forme de graphiques, courbes et tableaux, pour faciliter leur compréhension rapide par l’agriculteur. Elles permettent également de conserver un historique des paramètres météorologiques et agronomiques. Olivier Deudon indique que ces OAD ont un intérêt plus important sur des cultures à forte valeur ajoutée, en raison d’un « retour sur investissement plus important ». C’est la raison pour laquelle ils se sont d’abord développés en viticulture et arboriculture.

En culture annuelle, l’agrométéorologue met en avant l’intérêt économique d’OAD tel que Mileos, outil de prévision du risque de développement du mildiou sur pomme de terre, pour lequel les essais d’Arvalis ont montré qu’il permettait de diviser par deux, en moyenne, le nombre de traitement phytosanitaire. Il cite également Irré-Lis, qui donne un bilan hydrique (sur maïs, pomme de terre et céréales à paille) en s’affranchissant de la pose de sondes, et qui permet de piloter l’irrigation au plus près des besoins de la culture.

Des OAD plus utiles certaines années

Les OAD ont aussi leur utilité en céréales, où ils vont permettre de mieux positionner les traitements vis-à-vis du risque de maladies. Sur des productions moins rémunératrices, l’achat de stations et la prise d’un abonnement à un OAD, que l’on n’utilisera que quelques mois par an, représentent toutefois un coût financier qui peut paraître important, estime Olivier Deudon, même si un abonnement peut se suspendre. Pour lui, en céréales, ce type d’outil est surtout utile les années plutôt sèches quand la question d’appliquer ou non un traitement se pose : « Les années humides, on se servira moins de la station et de l’OAD, car l’intervention est nécessaire dans tous les cas. »

L’agrométéorologue d’Arvalis évoque aussi d’autres freins, comme la crainte de certains agriculteurs de n’être plus que des intervenants, et non des décisionnaires. Un autre frein est aussi la faible appétence de certains pour ce type d’outils. Ce sera plus facile pour un public jeune qui a l’habitude du numérique et qui a bien compris la puissance de ce type d’outil en termes d’organisation du travail, mais aussi pour répondre aux attentes sociétales.

Les différents capteurs pour équiper sa station météo

L’équipement minimal d’une station météo est un pluviomètre et un capteur de température. L’hygromètre complète ces mesures en indiquant si le microclimat est favorable au développement de la maladie. À cela peut s’ajouter des capteurs pour mesurer la pression atmosphérique, la vitesse et la direction du vent, le rayonnement solaire, l’humidité du sol, ou encore l’évapotranspiration potentielle (ETP). La typologie de l’exploitation va influer sur les différentes options à ajouter ou non à la station météo (irrigation, production à valeur ajoutée comme la pomme de terre…). Pour des cultures qui impliquent beaucoup de traitements, un anémomètre sera utile. En informant sur la vitesse du vent, il peut éviter de préparer inutilement une bouillie pour traiter une parcelle soumise aux vents, alors que l’air est calme au siège d’exploitation. Pour les irrigants, des sondes tensiométriques ou capacitives pourront être ajoutées à la station pour évaluer l’eau et l’humidité disponibles dans le sol.

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