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« Avoir notre propre groupe d’embouteillage est un gain de temps et d’énergie »

Le domaine viticole Raimbault-Pineau, dans le Cher, a investi dans une ligne de mise en bouteille haut de gamme. Gain de temps, d’énergie et souplesse d’organisation sont au rendez-vous.

Sonia Raimbault apprécie le haut débit de l'embouteilleuse, qui permet de répondre aux grosses commandes sans y consacrer trop de temps.
Sonia Raimbault apprécie le haut débit de l'embouteilleuse, qui permet de répondre aux grosses commandes sans y consacrer trop de temps.
© C. de Nadaillac

repères

Domaine Raimbault-Pineau, à Sury-en-Vaux, dans le Cher

Surface 25 hectares

AOC sancerre, pouilly fumé, coteaux du giennois et menetou-salon

Salariés 2,5 ETP

Nombre de cols 300 000 les bonnes années

Commercialisation 90 % export

En ce matin froid de novembre, la voiture passe devant un, puis deux gîtes griffés Raimbault-Pineau. Au détour de la route, les bâtiments de l’exploitation en elle-même apparaissent. Sonia Raimbault, à la tête du domaine viticole familial Raimbault-Pineau, dans le Sancerrois, m’accueille. Sise à 5 km de Sancerre, l’exploitation est très diversifiée. Baptêmes et vols en montgolfière, gîtes, projet de cabanes dans les arbres et de péniche, chaque enfant possède son activité de diversification, même si « le vin reste la locomotive », comme le rappelle l’exploitante.

Autre « diversification » majeure, le domaine de 25 hectares est adossé à un négoce familial, qui embouteille « 300 000 bouteilles les bonnes années », ajoute Sonia Raimbault. Un volume écoulé majoritairement à l’export. « Nous avons débuté l’international il y a trente ans, en nous rendant sur les salons Vinexpo et Prowein, se remémore-t-elle. C’est là que nous avons trouvé tous nos clients actuels. » Des clients qui passent souvent commande pour de gros volumes, comme cet acheteur Suisse, qui prend à chaque fois 80 000 bouteilles d’un coup et qu’il faut pouvoir servir rapidement.

Une chaîne de 3 000 cols par heure pour répondre aux grosses commandes

Afin de répondre à la demande et d’être en capacité d’absorber rapidement ces grosses commandes, le domaine s’est équipé d’une chaîne de mise dernier cri. Dépalettiseur, embouteilleuse haut de gamme Gai 3006 T et étiqueteuse CDA s’alignent dans un local de près de 200 mètres carrés, dédié à la mise. Une mezzanine au-dessus des machines regroupe même toutes les matières sèches nécessaires à l’embouteillage, afin de limiter au maximum les déplacements et la fatigue. « Demain, nous avons 26 palettes qui partent, illustre Sonia Raimbault. Leur préparation ne nous a pris qu’une journée et demie à quatre. La chaîne est très intéressante pour les grosses commandes. »

L’embouteilleuse a en effet un débit de chantier de 3 000 cols à l’heure en tiré-bouché, mais la famille étiquetant, encartonnant et mettant en palette directement derrière, la vitesse globale du chantier est de l’ordre 2 400 bouteilles à l’heure. Soit l’équivalent de 4 palettes à l’heure environ, à quatre personnes. Une organisation qui donne toute satisfaction à la famille Raimbault et lui permet d’être réactive lorsqu’une grosse commande export arrive, mais aussi de pouvoir effectuer une petite mise si nécessaire.

Même si cela représente un investissement important, de l’ordre de 280 000 euros, le gain en confort et en temps de travail n’a pas de prix. « C’est sûr qu’une petite exploitation, qui n’embouteille qu’une journée par an, ne peut pas rentabiliser un tel achat, observe Sonia Raimbault. Mais nous réalisons entre 50 et 70 mises par an. Et nous allons nous en servir pendant vingt ou trente ans. » Par ailleurs, les machines Gai sont cotées sur le marché de la seconde main. La famille disposait auparavant d’une embouteilleuse de la même marque, acquise d’occasion. « Nous avons toujours eu une embouteilleuse, indique la vigneronne. Nous avions déjà une Gai mais nous avons voulu la changer pour monter en cadence. Nous l’avons utilisée durant dix-sept ans sans souci, à part quelques changements de roulements. Et nous l’avons revendue facilement. »

Sur vingt ans et à raison de 300 000 cols par an, un coût de 4 centimes par bouteille

À raison de vingt ans d’utilisation et de 300 000 bouteilles par an, on peut considérer que l’embouteillage revient à 0,04 euro par bouteille. Certes, ce chiffre ne prend pas en compte l’électricité ni l’eau nécessaires à l’opération, mais elles ne sont pas non plus comptabilisées dans le coût d’une prestation. En revanche, cette dernière inclut la main-d’œuvre, non ajoutée ici. Malgré cela, l’investissement n’est pas si énorme. En outre, le monobloc étant dernier cri, de nombreuses fonctionnalités sont disponibles : écran tactile, inertage du col aux gaz neutres, désaérateur, injecteur de SO2, etc. Autant de points qui ont un impact positif sur la qualité du produit fini. Seul bémol, cette machine est un peu complexe. Mais Sonia Raimbault peut compter sur ses enfants, Lucien et Octavie, pour venir à bout de sa programmation.

Autre atout, la machine est autonettoyante ce qui procure un confort de travail certain et diminue la fatigue et la pénibilité au travail. Elle est installée dans un local éclairé par leds, et le compresseur est situé dans une pièce adjacente. Tout cela afin de limiter le bruit et la fatigue tant sonore que visuelle.

Seuls quelques roulements à changer au niveau de l'entretien

Au niveau de l’entretien, « il n’y a pas grand-chose à faire, estime Sonia Raimbault. Il faut juste changer quelques roulements lorsqu’ils sont usés. Et par moments, il y a des bouteilles qui passent en force. Mais cela provient généralement de défauts dans le verre. Sur les 26 palettes que nous venons de faire, je n’ai pas été là tout le temps, mais je n’ai vu que trois bouteilles à problème ». Et de toute façon, au moindre souci, le domaine peut compter sur les établissements Alabeurthe, leur concessionnaire, qui se trouve être… leur voisin !

Pour Sonia Raimbault, disposer d’une machine à demeure était la seule solution adaptée à leurs contraintes, en termes de simplicité et de souplesse de travail. « Si nous passions par un prestataire, il faudrait à chaque fois le prévenir un mois à l’avance, détaille-t-elle. Et il viendrait au jour de son choix. Là, s’il neige un jour par exemple, nous pouvons décider de faire une mise pour que tous les salariés puissent être à l’intérieur. » La Cuma ou la copropriété, ne la séduisent pas non plus. « Il faut vraiment bien s’entendre et être proches les uns des autres, vu qu’il faut déplacer le vin », regrette-t-elle. Or le domaine ne se situe pas vraiment sur une autoroute.

L’investissement participe en outre d’une stratégie plus globale. « Nous avons trop de problèmes pour embaucher », déplore Sonia Raimbault. Forte de ce constat, sa famille a décidé d’investir dans de la robotisation sur les tâches répétitives les moins intéressantes. « La prochaine étape, c’est la cartonneuse, dévoile-t-elle. Et nous nous penchons également sur les exosquelettes. »

 

Avantages

Gain de temps (débit de chantier élevé, machine à demeure et autonettoyante)

Souplesse d’organisation et adaptabilité (convient aussi bien à des petits qu’à des gros volumes)

Qualité de travail (possibilité d’inertage du col à l’azote, d’injection de SO2, etc.)

Inconvénients

Prix élevé : 280 000 euros HT

Encombrement

Prise en main

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L’embouteilleuse Gai 3006 T, une machine gros rendement perfectionnée

L’embouteilleuse 3006 de Gai est un monobloc automatique en acier inoxydable, constitué de cinq postes : rinçage, désaération, tirage, bouchage et capsulage.

La bouteille passe tout d’abord par une rinceuse. Puis elle arrive au niveau d’une pompe à vide qui « élimine environ 90 % de l’air contenu dans la bouteille. Après quoi, la bouteille est remplie avec du gaz neutre », indique l’entreprise. Elle avance ensuite au niveau de la tireuse, qui dispose de 16 becs de remplissage. Puis la bouteille passe sous les injecteurs à gaz permettant d’inerter son col.

La boucheuse liège crée « un vide avec une pompe à vide à haut rendement dans le col de la bouteille de sorte que l’introduction rapide du bouchon ne crée pas de pression, évitant ainsi les risques de coulure » met en avant la firme. Enfin, la bouteille est capsulée.

Le débit maximal de la machine est de 3 000 cols par heure. Son encombrement est d’environ 5 mètres de long (4,925 mètres) sur 1,45 mètre de large et 2,5 mètres maximum de haut. La machine pèse 3,5 tonnes.

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