Boisson
Une conjoncture viticole mondiale plutôt positive
L’OIV a présenté trois éléments majeurs de la conjoncture mondiale viticole le 24 avril dernier : la stabilisation du vignoble mondial ; une évolution légèrement positive de la consommation ; la croissance des échanges internationaux.
La production de vin est instable par nature, parce que très dépendante du climat. Ainsi, la vendange mondiale 2017 aura été « historiquement faible », selon Jean-Marie Aurand, directeur général de l’Organisation internationale de la vigne et du vin (OIV), avec 250 millions d’hectolitres (Mhl), soit une baisse de 8,6 %, largement imputable aux trois grands pays viticoles de l’Union européenne, touchés de plein fouet par des conditions climatiques défavorables.
L’Italie, 1er producteur mondial avec 42,5 Mhl, a régressé de 17 % sur 2016, la France et l’Espagne de quelque 20 %. Les États-Unis, 4e vendange mondiale, avec 23,3 Mhl, ont été pratiquement stables comme la Chine, à 11,4 Mhl, devenue le 6e producteur mondial.
Un vignoble stable
Plus significatifs que les chiffres volatils de la production, ceux du vignoble international ont confirmé, l’an dernier, une stabilisation perceptible depuis trois ans, avec 7,6 Mha. La baisse des surfaces dans l’UE s’est ralentie avec la fin du programme d’arrachage, pour s’établir à 3,3 Mha, l’Italie progressant de 5 % alors que le plus grand vignoble du monde, l’Espagne, 967 000 ha, régressait de 8,2 %. Le vignoble chinois deviendrait le deuxième de la planète, avec 870 000 ha, progressant de 5 %. Aux États-Unis, la surface est stable à 441 000 ha, comme dans la plupart des pays du Nouveau Monde.
Un petit mieux pour la consommation
Après la crise économique de 2008, la consommation mondiale de vin a repris une orientation légèrement positive depuis 2014, pour atteindre, en 2017, 243 Mhl. Les États-Unis demeurent le 1er consommateur mondial avec 32,6 Mhl, devant la France, 27 Mhl, stable, suivie par l’Italie et l’Allemagne. La Chine prend la 5e place avec 17,9 Mhl. Le classement par habitant diffère considérablement de la hiérarchie globale : le Portugal, 51,4 litres par an, et la France, 51,2 litres, précédant de loin l’Italie et la Suède.
Globalement 1er consommateur, les États-Unis ne se situent qu’à la 16e place, per capita, avec 12,1 litres, et les Chinois se satisfont – pour le moment – de 1,5 litre. Les tendances de la consommation s’affirment : plus de buveurs occasionnels, du « vin plaisir » plutôt que du « vin alimentaire », la qualité et le prix du vin augmentent, les vins bios représentent aujourd’hui, 8 à 12 % de l’offre mondiale, dont environ 10 % en France.
Des échanges dynamiques
Les échanges internationaux ont porté en 2017 sur 108 Mhl, en hausse de 3,8 %, pour une valeur de 30 milliards d’euros, progression de 5,1 % qui illustre la montée en valeur du produit, tout comme l’accroissement des transactions de bouteilles au détriment du vrac. Dans ce domaine, la France est exemplaire, car si ses exportations sont de 15,4 Mhl en volume, loin derrière l’Espagne et l’Italie, respectivement avec 22,1 et 21,4 Mhl, elle occupe solidement la 1re position en valeur : avec 9 milliards d'euros contre 2,8 milliards d'euros pour l’Espagne. Les pays du Nouveau Monde (Chili, Argentine Australie, Afrique du Sud…) privilégient l’exportation. L’Allemagne, 1er importateur mondial en volume, est largement distancée en valeur par les États-Unis qui représentent 5,19 milliards d’euros.
Près d’une bouteille de vin sur deux consommées dans le monde a franchi les frontières de son pays d’origine en 2017.