Une année 2015 en légère croissance
> Les ventes de légumes bruts ont crû de 2,7 % en volume, celles de légumes cuisinés de 1,1 %.
Les effets de la crise dite du « horsegate » se sont fait encore sentir en 2015. Les plats cuisinés surgelés ont de nouveau souffert de cette image négative, en enregistrant des ventes en recul de 2,9 % (-3,5 % en volume), selon des chiffres de Kantar Worldpanel. Les ventes de poissons, de crustacés et de mollusques ont également été mal orientées l'année dernière, en raison probablement de la hausse de la matière première, selon Christian Millet, directeur du Syndicat des entreprises des glaces et surgelés. Ces deux catégories ont conjugué perte de clientèle et déconsommation en volume. D'autres produits ont également peiné tels que les viandes ou les entrées (hors pizzas) enregistrant des ventes en baisse, alors que l'année 2014 s'était passée sous de meilleurs auspices.
À l'inverse, les légumes bruts, les soupes, sauces, et herbes ainsi que les pommes de terre ont renoué avec la croissance l'année dernière. Les pizzas et les desserts se sont particulièrement démarqués, en enregistrant les meilleures progressions du rayon, res-pectivement de 5,9 % et 3,2 % en volume, et de 4,9 % et 2,9 % en valeur. L'effet sportif (coupe du monde de rugby) et météorologique seraient les deux explications de ces performances, toujours selon le directeur du Syndicat des entreprises des glaces et surgelés.
Pour autant, les produits à base de pommes de terre ainsi que les légumes surgelés restent les deux poids lourds du marché, avec respectivement une part de marché en volume de 20,2 % et 19,1 %. En valeur, en revanche, ce sont les poissons, crustacés et mollusques surgelés qui tiennent le haut du pavé avec une part de marché de 20,2 %, suivis par les plats cuisinés avec 17,1 %.
Un budget moyen toujours en baisseÀ ce jeu des vases communicants, le marché n'a connu qu'une légère croissance de 0,6 % à 5 milliards d'euros de chiffre d'affaires. Après trois années difficiles, 2015 marque néanmoins une légère reprise. En 2012 et 2013, le marché était en régression, et n'avait connu qu'une progression de 0,2 % en 2014.
Hors glaces, en revanche, les indicateurs de consommation sont plutôt dans le rouge : le budget moyen des consommateurs consacré aux surgelés continue sa baisse, ainsi que la pénétration du rayon et de la fréquence d'achats. Les circuits spécialisés cèdent des parts de marché face à la progression des hypermarchés, et particulièrement du drive. « Il y a eu un transfert de consommation des spécialistes vers le drive notamment qui a gagné trois
“ Il y a eu un transfert de consommation des spécialistes vers le drive
” points de parts de marché entre 2011 et 2015. Il y a eu beaucoup d'animations, les prix en hypermarchés ont baissé aussi », explique Christian Millet.
Le marché a encore du potentiel, affirme-t-il, puisque seulement moins d'un panier sur quatre contient un produit de surgelé. « On ne peut pas laisser tomber ce marché, il a du potentiel. Il faut rendre les rayons attractifs pour que la fréquentation augmente et rendre l'offre plus claire en rayon pour faciliter la vie du consommateur », estime-t-il.