Un marché porteur aidé par l'import
Les produits laitiers à base de lait de chèvre ont été plébiscités en 2015. Au rayon ultrafrais, yaourts, fromages blancs et desserts, soutenus par des gammes élargies, ont recruté plus de clients, attirant 11 % des foyers français, et ont vu leur fréquence d'achat progresser, comme l'explique Noëmie Buffet, compte clé chez Kan-tar Worldpanel (KWP). Quant aux bûchettes affinées, segment majoritaire des fromages de chèvre, leur consommation à domicile a progressé de 8,3 % sur 2015, selon les relevés Fran-ceAgriMer-KWP. Mais ce résultat s'explique en grande partie par une année 2014 marquée par une pénurie de fromages en rayon. La crise caprine, dont les prémices remontent à 20072008, selon l'Institut de l'élevage, avait entraîné un déclin de la production française, pénalisant finalement les ventes en linéaire.
Face à une collecte insuffisante, les industriels ont massivement importéSi en 2015, la filière a continué à se relever de cette situation, la collecte de lait de chèvre est restée insuffisante pour satisfaire les besoins des industriels. Et avec des stocks de produits de report au plus bas, qui servent à couvrir les périodes de creux, les fabricants ont dû importer massivement du lait et des produits de report en provenance notamment d'Espagne et des Pays-Bas. Sur janvier-novembre, les volumes étaient ainsi supérieurs de 56,4 % à la période équivalente en 2014. Pour 2016, la filière espère une remontée de la collecte française, mais mesurée, au risque de retomber dans les travers qui avaient conduit à la crise.