Traitement contre l’obésité : les habitudes de consommation changent aux États-Unis, où en est-on en France ?
Les médicaments à base d'hormones GLP-1 comme Ozempic et Wegovy, utilisés pour traiter l’obésité, gagnent en popularité et transforment les habitudes de consommation aux États-Unis. Face à cette tendance, les industries agroalimentaires se mobilisent pour créer des produits spécialement conçus pour répondre aux besoins de cette nouvelle catégorie de consommateurs, sous le label « GLP-1 friendly ». En France, ces traitements et régimes associés en sont encore à leurs débuts.
Les médicaments à base d'hormones GLP-1 comme Ozempic et Wegovy, utilisés pour traiter l’obésité, gagnent en popularité et transforment les habitudes de consommation aux États-Unis. Face à cette tendance, les industries agroalimentaires se mobilisent pour créer des produits spécialement conçus pour répondre aux besoins de cette nouvelle catégorie de consommateurs, sous le label « GLP-1 friendly ». En France, ces traitements et régimes associés en sont encore à leurs débuts.
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Une étude pilotée par Circana[1], permet de dresser un état des lieux de la façon dont les médicaments au GLP-1 tels que Wegovy et Ozempic se démocratisent, de même que les régimes hypocaloriques qui sont associés. L’étude révèle qu’il y a déjà une influence notable de ces régimes sur le marché de la consommation américaine et sur les habitudes alimentaires des adeptes de ces médicaments.
Le GLP-1 : une avancée dans le traitement de l’obésité et du diabète
Le glucagon-like peptide-1 (GLP-1), est une hormone de satiété naturellement présente dans nos intestins. Une carence en GLP-1 est l’une des causes possibles du diabète de type 2. Désormais, cette hormone est retrouvée sous divers médicaments tel que Wegovy et Ozempic, qui aident à réguler la glycémie tout en favorisant la perte de poids.
De plus en plus d’états-uniens adeptes du traitement GLP-1
Aux États-Unis, 40 % de la population est obèse, et le diabète y représente toujours une crise sanitaire majeure. Bien que le coût élevé et les effets secondaires de ce traitement sont les premières raisons d’arrêt des traitements GLP-1 en 2024, selon l’étude, le nombre de personnes adeptes de ces médicaments n’a cessé d’augmenter ces dernières années aux États Unis. De plus, il est rapporté par l’étude qu’un Américain sur huit a déjà utilisé un traitement au GLP-1 pour des problèmes cardiovasculaires ou encore pour perdre du poids.
L’industrie agroalimentaire compte surfer sur la vague du régime minceur GLP-1
Un label « GLP-1 friendly » qui comporte des produits diététiques compatibles avec les traitements GLP-1 fait son entrée dans les rayons de supermarchés aux États-Unis. Ces produits « GLP-1 friendly » sont riches en fibres, en protéines et en nutriments essentiels et sont destinés à s’intégrer dans les habitudes alimentaires des patients traités aux médicaments GLP-1.
Des multinationales agroalimentaires se positionnent sur le label « GLP-1 Friendly ».
L’entreprise Conagra a publié un communiqué de presse le 12 décembre 2024, annonçant que certains de ses repas Healthy Choice porteront le label « GLP-1 Friendly » à partir de janvier 2025. Nestlé a fait une annonce similaire le 18 septembre 2024, révélant une toute nouvelle gamme de plats préparés diététiques labélisés « GLP-1 Friendly » sous la nouvelle marque Vital Pursuit. Ces produits ciblent essentiellement les utilisateurs de GLP-1 et les personnes cherchant à mieux gérer leur poids.
Quel intérêt pour les produits « GLP friendly » ?
D’après l’étude, déjà près de 7,7 % des acheteurs de produits alimentaires et de boissons, sont actuellement des utilisateurs de GLP-1 aux États-Unis, et ce chiffre pourrait atteindre 12,8% d’ici 2034. Ainsi cette évolution ouvre la voie à un marché de niche en expansion proposant des produits adaptés à ce régime spécifique, et s’alignant sur les tendances de santé et bien-être.
Où en est-on en France ?
En France, l’usage des médicaments à base de GLP-1 est strictement encadré. Ils ne peuvent être prescrits que sur ordonnance, uniquement pour les patients souffrant d’obésité sévère ou de diabète. L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a mis en place des mesures restrictives pour prévenir les dérives constatées aux États-Unis. Là-bas, ces traitements sont fréquemment détournés en coupe-faim par des personnes sans problèmes de poids, ce qui entraîne souvent des conséquences graves pour leur santé sur le long terme.
Avec 17 % de la population française en situation d’obésité selon les chiffres du Ministère, et une expansion de plus en plus accrue sur le territoire de traitement aux GLP-1, il y a un potentiel pour les industries agroalimentaires, voulant proposer des repas et boissons diététiques compatibles aux régimes GLP-1.
[1] Étude présentée lors du webinaire intitulée “Early Days of a Revolution : How GLP-1s Are Already Changing Consumer Spending” réalisée le 8 janvier par Sally Lyons Wyatt et DJ Joyner