Sucre : « garder une filière forte dans le Centre »
Les Marchés Hebdo : Les betteraviers de votre région craignaient-ils un projet de fermeture de sucreries, comme ce qu’a annoncé Cristal Union ?
Alexandre Pelé : Bien évidemment. Le contexte économique pèse sur la filière. L’annonce de Südzucker de fermer des sucreries a interrogé tous les bassins de production, en particulier le nôtre qui est en surcapacité industrielle. Il y a quatre usines dans un périmètre assez serré, dont trois aux planteurs de Cristal Union (Toury, Pithiviers et Cagny), et une à ceux de Tereos (Artenay). Le secteur au sud de Paris est très compétitif. Toury détient le record français de rendements en sucre à l’hectare. Les surfaces de betteraves ont augmenté de 30 % autour de Toury en 2017 pour la fin des quotas. Certains, qui n’étaient pas betteraviers, ont eu l’occasion de diversifier leur assolement, avec un bénéfice agronomique.
LMH : La fermeture de Toury peut-elle être bénéfique ?
A. P. : Il y a une recherche de saturation des outils. Notre syndicat, en Centre-Val de Loire, veut s’assurer que tous les planteurs seront repris. Les campagnes seront plus longues. Il faudra des silos pour conserver les betteraves plus longtemps. Les contrats devront tenir compte des contraintes et être assez engageants malgré les fluctuations de prix. La betterave doit rester une filière forte dans le Centre.