Soja, colza : regain de fermeté
Le complexe oléagineux dans son ensemble demeure relativement ferme. Des problèmes d’acheminement de marchandises dans les ports sud-américains viennent soutenir les cours de soja. En colza, les inquiétudes liées au climat provoquent également un regain de fermeté.
Même si les amplitudes d’évolutions journalières demeurent relativement faibles, le complexe soja reste ferme. Délais d’attente des bateaux dans les ports brésiliens, menaces de grèves dans les installations portuaires en Argentine, les problèmes de logistique en Amérique du Sud soutiennent les cours. La baisse supplémentaire attendue par les acheteurs tarde à se concrétiser.
Les usines nord-américaines se targuent encore d’un excellent chiffre de trituration de soja en février selon les données du NOPA (l'association nationale des triturateurs américains), avec une augmentation de l’activité des industriels de 17 % sur les cinq premiers mois de la campagne. Tirées par la demande export de tourteaux, les usines ont cependant accumulé des stocks d’huile qu’il va falloir maintenant gérer. Le cours de l’huile semble pâtir de cette situation et ne parvient pas à bénéficier du maintien des cours du pétrole.
En colza, alors qu’il reste trois mois et demi de commercialisation et d’exécution pour la récolte 2009, les interrogations sur la nouvelle récolte animent le marché. Il est bien évidemment trop tôt pour dresser réellement un bilan européen du colza pour la campagne 2010-2011. Toutefois, les grandes lignes se dessinent : on table actuellement sur des estimations de surfaces des différents États membres en légère hausse (entre 2 et 3 %), avec notamment une progression des surfaces en Allemagne, au Royaume-Uni et en Pologne. Comme il n’est pas raisonnable d’envisager des records de rendements comparables à l’an dernier, la production européenne est attendue inférieure à celle de 2009. À utilisations stables, il est clair que l’Europe aura encore recours à l’importation pour équilibrer son bilan. Sachant que les graines ukrainiennes devraient représenter au moins deux tiers des approvisionnements en provenance de pays tiers en 2009, les perspectives de production de ce pays constituent un élément de marché important.
Moindres surfaces de colza en Ukraine ?
Le Foreign agricultural service de l’USDA, dans son dernier rapport sur l’Ukraine, estime que la production de colza pourrait baisser de 4 % en 2010 par rapport à l’an dernier. Les surfaces récoltées, compte tenu de la persistance de la neige et du gel et de l’état actuel des cultures, sont attendues équivalentes à celles de l’an dernier, soit un million d’hectares. Partant d’un potentiel de rendement en repli (1,8 t/ha) la production est évaluée à 1,8 millions de tonnes, soit une baisse de 4 % (- 75 000 t), ce qui engendrera une légère baisse du disponible à l’exportation. Cette année, les exportations de l’Ukraine s’élèvent à 1,6 million de tonnes sur la période juillet 2009-janvier 2010 et pourraient atteindre 1,7 millions (soit 90 % de la production), le principal débouché étant l’Union européenne. Ces prévisions laissent finalement entrevoir une configuration des échanges comparable en 2010-2011 à celle de 2009-2010.