Emballage
Se préparer à conditionner de façon plus écologique
Les pratiques des consommateurs à l’égard des emballages alimentaires évoluent. Les consignes de tri sont en voie de se simplifier et de plus en plus de foyers s'intéressent au compostage. Aperçu de tendances chez les fournisseurs des industries agroalimentaires.
Les pratiques des consommateurs à l’égard des emballages alimentaires évoluent. Les consignes de tri sont en voie de se simplifier et de plus en plus de foyers s'intéressent au compostage. Aperçu de tendances chez les fournisseurs des industries agroalimentaires.
Jeter pêle-mêle les pots, barquettes, opercules, boîtes de conserve et papiers dans le même bac ; les habitants de certaines villes le font déjà en toute bonne conscience grâce à l’évolution des consignes de tri. D’après le Comité technique pour le recyclage des emballages plastiques (Cotrep), la simplification du tri conduirait les consommateurs à trier davantage, pas seulement les plastiques mais aussi les conserves et les papiers.
Le recyclage entre dans les mœurs. C’est l’évolution des pratiques de consommation dont les conditionneurs doivent tenir compte. Car le bac jaune peut cacher l’absence de filière de recyclage, ou l’impossibilité de recycler certains emballages. Ces filières se mettent en place progressivement, selon un échéancier prévu par le Cotrep. Le compostage à la maison et l’achat en vrac sont d’autres évolutions à prendre en compte. Ce sont des déterminants relevant du marketing. Un autre facteur est le montant de la taxe sur l’emballage. À travers lui, l’État encourage à réduire le nombre d’éléments constitutifs d’un emballage, à alléger la matière mise en œuvre, à faciliter le travail des centres de tri, à rendre l’emballage recyclable et, enfin, à privilégier des matières recyclées.
L’emballage plastique, une filière bien orientée
La baisse du prix du pétrole a favorisé l’emballage plastique. La portée écologique de celui-ci est de surcroît bien défendue par l’association des Entreprises de l’emballage plastique et souple (Elipso). Cette association présente l'emballage plastique comme « un important contributeur à la réduction de la consommation de ressources », grâce aux allégements de matières, à l’usage de recharges, à la simplification et à l’utilisation de matières recyclées. Elipso œuvre en vue du recyclage de 100 % des plastiques d’ici à 2025 et recommande la consultation du guide Cotrep « écoconcevoir pour mieux recycler ».
Toutefois, l'association milite en faveur d’un calcul du bilan carbone non restreint à l’emballage seul mais englobant le produit qu’il protège. Elle oppose la réduction du volume d’emballages, même s’ils sont non recyclables, à l’augmentation du volume d’emballages recyclables. À l’égard du citoyen, les entreprises de l’emballage plastique appellent de leurs vœux un unique circuit de collecte qui déboucherait sur les meilleures valorisations possible : recyclage, compostage ou production d’énergie.
Elipso soutient l’usage de plastiques recyclés garants de la sécurité du consommateur. À ce titre, elle signale qu’une filière de recyclage du polystyrène (constituant des pots de yaourt) est en cours de développement, qui autoriserait le contact alimentaire.
Progrès des opercules et des couleurs
Rendre l’emballage alimentaire en plastique plus recyclable relève de différentes démarches. La première à l’œuvre est la constitution de barquettes mono-matériau. Dans ce domaine, le guide du Cotrep met en avant une barquette conçue pour le jambon Herta, substituant l’alliance du PVC et du polyéthylène au seul PET (polyéthylène térephtalate). Alors que les barquettes en mono-matériau peuvent demander une adaptation du scellage, Faerch Plast présente l'emballage Mapet comme « adapté aux modes de production rapide » et se scellant de façon « parfaitement étanche » grâce à une petite quantité d’un adhésif spécialement conçu.
L’opercule reste un problème pour le consommateur ou le centre de tri. S’il doit être séparé de la barquette recyclable, il faut qu’il soit facilement retirable. Mais il peut être de la même matière que le contenant. Ainsi, Plastobreiz et Europlastiques ont conçu conjointement un couvercle-opercule fermant un pot en polypropylène (PP) injecté, solidaire du pot et de la même matière que celui-ci. Ce pot refermable, Easy2Top, est applicable, selon les fournisseurs, à la charcuterie, aux fromages et produits traiteur. Sans être recyclable, l’opercule refermable Unitop d’Uni Packaging pour produits frais sous atmosphère modifiée se repositionne parfaitement en cours de consommation.
Des recherches sont par ailleurs en train d’aboutir pour retirer des plastiques de couleur sombre le pigment qui rend ceux-ci indétectables en centres de tri. Europlastiques a travaillé avec Fleury Michon sur des barquettes en PP sombres détectables. Et Faercht Plast (qui précise ne pas avoir travaillé avec Fleury Michon dans cette voie) a déjà une offre de différents matériaux détectables.
Compostage
Des plastiques et papiers-barrières compostables font peu à peu leur apparition. L’Agence Pierre Lelong (APL) commence à promouvoir la matière plastique biosourcée pour emballages flexibles de Tipa Corp, société israélienne, auprès des spécialistes de l'emballage Saint André Plastique, CGP, Helios Impression et Alembal. Haribo (bonbons) et Favrichon (céréales du déjeuner) sont en phase industrielle, informe Xavier Chambrey, président d’APL.