Rosés de Provence : une notoriété solide, une situation fragile
Porté sur les fonts baptismaux l'an dernier, le Conseil interprofessionnel des vins de Provence (CIVP) a tenu sa première assemblée générale à Marseille. Le CIVP réunit les appellations Côtes de Provence, Coteaux d'Aix, Coteaux varois et la Fédération du négoce provençal. Cette interprofession a pour mission principale l'étude et la gestion économique de la filière viticole régionale. Elle s'attache aussi à la recherche et l'expérimentation, via le centre de recherche sur le vin rosé de Vidauban qu'elle finance en partie. Enfin, le CIVP assure le suivi aval qualité et pilote les actions de promotion et de communication.
« Les AOC provençales se portent bien,souligne Paul Denis, président du CIVP, contrairement à d'autres appellations. Le Rosé est actuellement le seul marché porteur encore en progression. Notre objectif est d'en rester leader en dépit d'une concurrence qui se fait plus nombreuse et agressive.» Pour avoir su moderniser son image, segmenter son offre et effacer certaines idées reçues par un travail qualitatif, la «tendance rosé» s'exprime par une augmentation de 8,3% des achats par les ménages (8,4 à 16,7% en dix ans). En GMS, la part des rosés a atteint l'an dernier 18,7% des ventes de vins et en restauration les rosés sont proposés par 60% des établissements.
Les VQPRD/VDP constituent le cœur de marché et c'est ce segment qui connaît la plus importante évolution. Au niveau des ventes « les prix ont été bons pour la viticulture,constate Jean Jacques Breban, président de la Fédération du négoce provençal, et le marché des productions provençales s'est mieux tenu que dans d'autres régions.» Mais les responsables du CIVP, les viticulteurs aussi, savent que leur situation est fragile. La fabrication du rosé ne nécessite aucun cépage spécial. Le désengorgement du marché de vin rouge pourrait donc se faire en partie par l'augmentation de production de vins rosés. Signant la fin de l'embellie.