Quels marchés mondiaux en 2020 ?
Deux études, menées par les sociétés Gira Meat Club et Goldman Sachs et présentées lors du dernier congrès mondial de la viande, prévoient une hausse des volumes consommés et échangés dans le monde. Résumé filière par filière.
Les tendances à long terme des marchés mondiaux de la viande ont été commentées lors du dernier congrès mondial de la viande tenu fin septembre à Buenos Aires. Les sociétés Gira Meat Club et Goldman Sachs ont chacune de leur côté tenté d’anticiper leur évolution de 2010 à 2020. Les analystes constatent la hausse de la demande de protéines animales chez les pays importateurs et les avantages compétitifs des pays producteurs. La hausse globale prévue des volumes exportés profiterait surtout au Brésil et aux États-Unis.
Pour Richard Brown, du cabinet d’études Gira Meat Club, la consommation mondiale de viande actuelle, estimée à 282 millions de tonnes (Mt) par an, atteindrait 322 Mt en 2020. Cette hausse de 40 Mt profiterait surtout à la volaille (+ 23,8 Mt) et au porc (+ 11,2 Mt). La consommation de bœuf augmenterait de 4 Mt.
Brésil et États-Unis gagnants
Toujours selon le Gira Meat Club, le volume total des exportations de viandes passerait de 25 à 29,5 Mt (+ 18 %) avec la volaille comme principale filière bénéficiaire. En 2020, les exportations de volaille atteindraient 12,6 Mt ; celles de bœuf, 8,5 Mt et celles de porc, 7 Mt. Le Brésil resterait compétitif sur une vaste gamme de produits avicoles. La croissance des exportations de bœuf ne dépasserait pas 1,2 % par an à cause d’une offre limitée. L’offre en agneau serait encore plus réduite. Les envois de porc stagneraient du fait d’un accès aux marchés restreint.
En volaille, le Brésil, les États-Unis et l’Union européenne dégageraient en 2020 des excédents respectifs de 7,6 Mt, 4,1 Mt et 0,9 Mt.
En porc, le Brésil aurait un excédent similaire (1,4 Mt) à ceux du Canada (1.3 Mt) et de l’UE (1,1 Mt). Les cours du porc augmenteraient tout en restant soumis à une « volatilité synchronisée globale ». La hausse prévue refléterait surtout celle des coûts de production. Les bons prix prévus en Russie et en Chine seraient soutenus par des politiques locales encourageant la production.
En bœuf, le Brésil devrait rester le principal fournisseur de bœuf bon marché.
La Chine importerait 1,2 Mt
Citant un rapport de Goldman Sachs, Jeremiah O’Callaghan, de JBS États-Unis, prévoit que la brèche de production de bœuf entre pays producteurs et importateurs s’écartera. En 2020, l’Union européenne importerait ainsi 800 000 t de bœuf et la seule Chine 1,2 Mt, tandis que le Brésil et l’Australie exporteraient respectivement 6 et 1,6 Mt. Le chiffre du Brésil est remarquablement élevé, prévoyant une triplication des exportations brésiliennes de bœuf réalisées en 2009. Plus surprenant encore est le faible excédent de bœuf prévu en 2020 pour l’Argentine et l’Uruguay réunis, à 400 000 t, sachant que l’Uruguay a exporté 380 000 t en 2009 et que l’Argentine exportera cette année environ 300 000 t, contre 700 000 t en 2005…