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Porc : l’envolée du cours du vif s’estompe

Malgré un repli sensible du cours du vif ces derniers jours, les niveaux de prix restent élevés sous l’effet principal d’une consommation bien orientée et face à une production qui perd du terrain. Mais la concurrence devra être un paramètre à surveiller dans les mois à venir.

Après avoir connu une stabilité à un niveau élevé de prix, puis une envolée avant la rentrée, le cours 54 TVM français a amorcé un repli, dès la fin de la semaine 35. Cette première baisse, alors que les cours des principaux pays voisins étaient au plus haut, a déclenché un même mouvement dans les principaux bassins de production européens.

Une consommation mieux orientée

Pourtant, cette baisse ne reflète pas un recul de consommation (malgré un «ressenti» pour nombre de professionnels). Selon l’IFIP, les abattages ont augmenté de 4 % en Allemagne depuis le début d’année, notamment grâce à des importations plus massives depuis le Danemark (où les abattages sont en retrait de 2 %). Avec la France, les abattages des quatre pays pour le premier semestre dépassent légèrement ceux de l’an dernier, avec une croissance surtout focalisée en Allemagne. La hausse des cours survenue en août provient donc surtout de la demande. La récente baisse a surtout été occasionnée par la pression excercée par les professionnels de l’abattage-découpe, inquiets quant à l’impossibilité de répercuter sur leurs tarifs les hausses successives du cours du cadran (difficultés à valoriser la viande).

Un autre constat peut être observé en Europe : la production de l’UE est relativement stable et les exportations se tiennent bien, du fait de cette bonne tenue de la consommation.

Recul du cheptel porcin au mois de mai

Le cheptel allemand, en particulier, aurait baissé de 1,5 % en un an, à 26,5 millions de têtes (selon les premières estimations de mai 2006). Cette diminution pourrait expliquer la relative faiblesse de l’offre observée cet été, compensée par des importations de porcs charcutiers. La baisse est accentuée en Rhénanie-Westphalie (-7 %), pourtant l’un des principaux foyers de production (1/4 du cheptel allemand). Ce repli peut néanmoins s’expliquer par la récente épidémie de peste porcine.

Cependant, cette évolution ne marque peut-être pas une rupture, mais tout simplement une «pause». Compte-tenu que le niveau de production reste stable en Basse-Saxe (principal Land producteur avec 30 % du cheptel porcin), le recul allemand n’est peut-être que passager. En revanche, pour la France, la très bonne tenue du cours du vif est certainement corrélée au fait que la production française continue à perdre de l’importance (effectifs passés en dessous de la barre des 15 millions de têtes en mai dernier). Cette évolution, — -1,4 %, est plus marquée que les trois années passées. D’après l’IFIP, «l’évolution par stade physiologique annonce de nouvelles baisses de production dans les mois à venir», sauf peut-être pour les porcs à l’engraissement dont le nombre a augmenté de 0,6 %.

Face à ce constat, il faudra rester vigilent par rapport à la concurrence, américaine en particulier. Les Etats-Unis annoncent une croissance prévisionnelle de 2 % de leur production en 2006 et de 3 % en 2007. Les exportations devraient poursuivre leur essor en 2006 (+15 %) et se stabiliser à un niveau élevé en 2007 (+5 %). La concurrence américaine va sûrement s’amplifier, avec un dollar compétitif. De plus, le Japon a repris ses achats de bœuf américain, ce qui laissera moins de place au porc.

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